Les Chroniques de l'Imaginaire

Hunger games

Depuis la rébellion, les douze districts encore debout de Panem doivent, tous les ans, envoyer un garçon et une fille aux Hunger Games, un jeu d'où un seul participant sortira vivant. Dans chaque district, un tirage au sort est effectué pour sélectionner les deux participants. Tous les jaunes entre douze et dix-huit ans peuvent être tirés au sort. Certains critères font qu'un nom peut être mis plusieurs fois dans l'urne. Cette année, ce sont les soixante-quatorzième Hunger Games et c'est le nom de Primrose Everdeen qui est tiré au sort pour le douzième district. Pour sauver sa petite sœur, Katniss se porte volontaire pour prendre sa place. Elle sait qu'elle n'a pas énormément de chances de survivre mais elle en aura toujours plus que sa sœur, plus fragile. Au moins Katniss a quelque chose pour elle : c'est une bonne tireuse à l'arc.

Avant de participer aux jeux, les participants vont donc être formés mais aussi jaugés par d'éventuels sponsors. En effet, en avoir prêts à vous soutenir peut être un atout. Parce qu'ils peuvent envoyer des denrées, des médicaments, toute sorte de choses utiles pour un participant en difficulté qu'ils auraient décidé d'aider. Seulement, Katniss n'est pas très douée pour se lier avec les gens et encore moins pour se montrer sous un bon jour. Heureusement pour elle, Peeta, le participant mâle de son district, comprend mieux ses jeux de pouvoir qu'elle. Et il est volontaire pour l'aider dans ce sens. Parce que les jeux arrivent rapidement et certains participants, notamment ceux du premier district, sont de terribles adversaires.

Adapté du livre éponyme de Suzanne Collins, Hunger games nous propose de nous faire suivre un jeu d'une profonde barbarie. Pour faire payer une révolte ancienne, le gouvernement actuel perpétue une tradition injuste qui fait s'affronter de jeunes personnes. On se doute qu'un enfant de douze ans a forcément moins de chances qu'un de dix-huit. Quoi que… Contrairement à ce que pourrait laisser penser la bande annonce, le film ne se déroule pas à toute vitesse. Il est parfois un peu mou même, surtout dans les étapes de contextualisation. Cela permet de se poser pour réfléchir à la situation. Comment un gouvernement peut-il se réjouir de ce genre de joute, surtout quand il se veut un minimum démocratique ? On a clairement un fossé qui sépare les districts du Capitole, cette capitale où seule les distractions semblent avoir de l'importance. Et même entre les districts, la situation n'est pas la même. Certains, dont le district douze, sont pauvres et n'ont que de piètres ressources pour survivre. D'autres, comme le premier, sont plus riches et donc peuvent se permettre de préparer leurs participants aux jeux. Mais ce n'est qu'une vision grossie de notre propre société, notre propre monde, finalement.

Dans le concept même de l'histoire, on pourra trouver des similitudes avec Battle royale. Cette guerre que doivent se livrer des enfants pour qu'un seul survive. Seulement, Hunger games n'est pas aussi trash dans son traitement. Il y a bien entendu des scènes de violence, mais elles sont souvent masquées ou bien filmées d'une telle manière qu'elles ne sont pas choquantes en soi. Ce qu'il s'y passe l'est, mais pas la manière dont c'est montré. D'ailleurs, le film n'est pas explicitement interdit aux jeunes enfants.

Pour ma part, j'ai trouvé que c'était un bon divertissement, sympa, mais sans plus. Peut-être que le film aurait dû aller plus loin dans l'horreur ou dans la réflexion, ou dans les deux. Certes, le film aurait été moins grand public, mais il aurait eu plus d'impact. Après, il reste un moment sympathique, mais ne restera sans doute pas dans les annales.