Tout le monde connaît l'intrigue de base. Pour les distraits, je la résume brièvement : au moment de la mort de son père, Vespasien, et donc de son accession au trône d'empereur, Titus est obligé de se séparer de Bérénice, la femme qu'il aime, du fait que le sénat et le peuple roman n'accepteront jamais comme impératrice une reine étrangère.
Pas d'action dans cette pièce en cinq actes, cette "chronique d'une mort annoncée", dont on connaît l'issue dès l'abord, et qui pourtant tient en suspens, moins avec cette alternative amour / devoir, qui a beaucoup vieilli, qu'avec cette si fine description des différentes sortes d'amour, des différentes façons de le vivre, dans le présent ou dans l'absence, dans le concret public des gestes ou dans le secret du silence du coeur.
Comme toujours dans cette collection, le dossier, d'Henri Scepi en l'occurrence, est fort bien fait sous un format compact, replace l'auteur dans son temps, donne des pistes de lectures complémentaires et des orientations de travail aux professeurs de français.