Nous sommes douze années après la soumission de l'Egypte vis-à-vis de l'Empire romain. La paix revient difficilement entre les romains et les égyptiens, et il subsiste toujours des petites affaires qui sont vite etouffées afin de ne surtout pas remettre le feu aux poudres entre les deux peuples. Ainsi, Aurelius Clemens est dérangé pour arbitrer une nouvelle affaire. Un romain nommé Marcus Silvius a semé la panique dans un village égyptien, et il a été arrêté.
Clemens rend visite à Marcus en prison, et il est surpris en découvrant le sceau d'un vieil ami, Caïus Bracca, ancien centurion romain. Clemens apprend à Marcus la mort de Caïus Bracca, et cela semble fortement affecter le prisonnier. Tout semble perdu pour lui, mais Clemens souhaite savoir où Marcus Livius et Caïus se sont vus pour la dernière fois. Alors, le récit commence, dix ans plus tôt, dans la ville de Thèbes. L'Egypte vient d'être vaincu, et Marcus est un soldat qui découvre un homme mort, dans une embarcation. L'homme en question est très richement paré, et porte, en plus de bijoux en or, une effigie d'une femme de grande beauté : sans doute une déesse...
Caïus réfléchit à la portée d'une telle découverte pour Rome. Pour le moment, il doit encore se battre contre les derniers résistants égyptiens, mais il demande à Marcus Silvius de déserter, pas moins. Marcus devra partir avec quelques hommes pour retrouver l'endroit d'où vient le riche homme découvert mort sur les bords du Nil. Alors, Marcus s'exécute. Il parvient à réunir une poignée d'hommes, dont Falco, un romain, et Nikolaos, un grec. Les hommes sont vite partis de Thèbes, en direction du désert lybien...
Nous en sommes là au premier tome de L'expédition, une série qui en comportera quatre au final. Richard Marazano s'est ici associé à Marcelo Frusin, un dessinateur qui nous vient tout droit du monde du comics, avec des participations à des séries comme X-Men Unlimited chez Marvel. Cela se ressent évidemment immédiatement dans le dessin. On a des personnages très soignés, avec des expressions très travaillées, et des détails importants sur les costumes. De même, les dessins bénéficient d'une grande souplesse dans les mouvements, notamment les capes qui vievoltent franchement, peut-être même un peu trop.
Le récit est tout à fait intéressant et crédible quant à lui : c'est Marcus Livius lui-même qui raconte son histoire, alors qu'il est presque condamné à mort. La forme flashback est classique, mais demeure parfaitement efficace, notamment lorsqu'il y a quelqu'un comme Richard Marazano (Genetiks, Le complexe du chimpanzé...) aux commandes.
Un premier tome de grande qualité, auquel il faudra gommer certaines maladresses graphiques, et on obtiendra sans doute une nouvelle série de Marazano avec laquelle il faudra encore compter : à suivre de près en tout cas !