10, voilà le nombre qui marque la fin de cette expérience qu'est Robot, le magazine de publication tout en couleur créé par Range Murata. À cette occasion, ce derneir a offert à tous les participants depuis le tout premier volume de relater leurs impressions sur le projet. 46, c'est le nombre d'auteurs et d'illustrateurs qui auront ainsi collaboré entre octobre 2004, date de sortie du premier Robot, et février 2008 date de ce dixième opus dans son édition originale. En outre, ces pages peuvent aussi servir d'index sur le contenu de chaque volume de Robot, ainsi que sur les différents tomes où sont intervenus chaque artistes. D'ailleurs en parlant de contenu, ce présent volume rassemble pas moins de dix-huit talents divers.
Bien évidemment, c'est une histoire courte de Range Murata qui débute ce volume, où deux collégiennes découvrent les affres de l'amour, et la difficulté d'être trahis par celui qu'elles aiment. Parmi les autres histoires courtes, vous trouverez un nouveau rêve de Miggy, une histoire poignante de poupée d'après Mami Itou, un drôle de cycliste français qui se prépare au tour de France par Yoshitoshi Abe (formidable, on s'y croirait ! Un véritable mini coup de coeur personnel), une pomme d'amour par Hokekyo Tashiro qui décrit une fête estivale japonaise, une nouvelle histoire de Roboinu, tout dans son style mignon - humour noir, un robot spécialiste du calcul de confort de l'assise des chaises par Okama, ainsi que deux histoires d'amours compliquées par Yasuto Miura et Yumi Tada.
Côté histoires longues, Shin Nagasawa nous offre la conclusion de Sedouka, claire et nette. Neonvision par contre a bien du mal à arriver à quelque chose de précis avec Straw, qui sera donc poursuivie dans un autre support. Quant à l'Hirondelle, l'histoire avance aussi, avec un choix de taille pour ses personnages qui pensent à l'avenir. Mais une nouvelle fois, l'histoire est inachevée... Point n'est besoin de fin par contre avec Le corbeau de Tokyo et Suzume robo s'en charge, puisque les sujets sont plus d'un humour potache qu'autre chose.
Heureusement, nous pouvons admirer de superbes planches d'illustrations d'Hiroyuki Asada - notamment connu pour sa série Letter Bee - d'Imperial Boy, de Kei Toume ainsi que de Tokiya.
Voilà donc la fin de cette expérience intéressante en particulier sur le plan graphique. Le côté histoire n'était pas toujours bien défini à mon sens, mais il ne s'agissait pas ici de séries de manga prévues sur le long terme. Donc, Robot s'avère une collection intéressante par son côté OVNI par rapport aux autres publications, à mi chemin entre un art book et un manga. Une chose est certaine, les collectionneurs y trouvent largement leur compte.