Aladin et Morgie ont enfin retrouvé Ali Baba, mais celui-ci a un comportement qui ne correspond en rien avec le souvenir qu'ils leur avait laissé naguère, pendant l'exploration du 7e labyrinthe à tel point qu'il est désormais surnommé "Le ténébreux". Aladin et Morgie parviennent non sans mal à le capturer pour qu'il s'explique. En réalité, il n'a pas tant changé que cela... mais devant son ancien ami Qasim, presque un frère, venu des bidonvilles, il ne peut que l'aider. Seulement, les méthodes du gang de l'ombre ne sont pas une solution à long terme pour le royaume de Balbad... et même si depuis la venue d'Ali Baba, les gains du gang sont reversés aux plus pauvres, la répression du roi actuel, Abmad, risque d'être encore plus sanglante pour les plus faibles. Ali Baba ne sait que choisir. Pourtant, quand Qasim débarque avec ses hommes pour aller le rechercher (et pour piller les riches clients), un autre homme s'interpose et va tout faire pour que la situation s'améliore : Sindbad, le fameux marin, roi de Sindoria et vainqueurs de nombreux labyrinthes.
"Il voit souvent rouge, avec lui ça bouge, Magi soleil ou bien Magi larme, on est sous le charme". Cette petite chanson qui va rappeler des souvenirs aux trentenaires et plus est une blague bien connue des amateurs de cette nouvelle série de Shinobu Ohtaka, Magi (prononcez "madgi"). Cette mangaka nous avait déjà étonné par sa série précédente, Sumomomo momomo, où un garçon refusait son destin de martialiste, et se voyait attribué une fiancée dont la force et la naïveté auraient effrayé plus d'un. Dans Magi, l'univers décrit est bien à part, très ancrée dans la fantasy, avec un mélange d'univers venus du moyen orient principalement, mais aussi de Mongolie, de Chine ou dAfrique noire. L'humour est toujours là, à petite dose. La naïveté aussi, à travers le personnage d'Aladin, qui ignore ce qu'il est réellement, mais qui l'apprend petit à petit. Peu à peu, en particulier dans ce cinquième tome, la magie fait son apparition, à travers des djinns, réservés aux vainqueurs des labyrinthes - sortes de forteresses où le vainqueur devient roi - ou bien via les "magis", ce qu'est donc Aladin à son insu. Ces personnages, nous l'avons découvert dans les opus précédents, sont protégés par les oiseaux Rokhs, gardiens des âmes du monde.
Comme vous le voyez, l'univers décrit par Shinobu Ohtaka est plein de mystères, mais pas que. Le ton est résolument humaniste, avec la réflexion pour essayer d'enrayer les conflits guerriers. Auparavant, il s'agissait d'une tribu de type mongol face à un grand empire ressemblant à s'y méprendre à celui de Chine. À présent, c'est une guerre civile qui menace Balbad, la ville natale de Ali Baba dont celui-ci est un prince bâtard. Nulle légende du moyen orient ne saurait ignorer non plus Sindbad le marin, qui a encore beaucoup à nous faire découvrir par la suite à mon avis.
Quant au côté shônen, il est quand même assuré par le rythme et la diversité donnée à ce manga... et le côté combat n'est pas non plus complètement ignoré, grâce notamment à Morgie, une ancienne esclave issue d'un peuple guerrier du sud. Et dans ce cinquième opus, les sortilèges apparaissent en tant que tel. L'auteur développe alors un système de magie propre à cette série, qui est loin d'être complètement détaillé à l'heure actuelle.
Dois-je encore préciser tout l'intérêt que j'ai éprouvé à la lecture de cette série ? Elle est directement entrée dans ma catégorie "favorites", en très bonne place dans ma mangathèque, et je la ferai découvrir à tous les amateurs de shônen de mon entourage !