Punpun est fort triste ce matin : la plus belle fille de la classe va changer d'école... et il était amoureux d'elle, même si elle ne lui a parlé qu'une seule et unique fois (pour qu'il cache une bêtise qu'elle avait faite). Le lundi suivant, pourtant, une nouvelle amie débarque à l'école, Aiko Tanaka. Et Punpun en a le coup de foudre. Mais comment l'aborder ? Ses amis, eux, passent leur temps à parler de relations entre garçons et filles, ou lire des revues cochonnes... ce genre de chose. Punpun, lui, n'y connait rien, mais ne l'avouera certainement pas. De toute manière pour ce soir, il a un travail à faire : toute la classe doit écrire une rédaction pour raconter leur rêve pour plus tard. Ce soir, Punpun décide de suivre Aiko, mais il se fait vite repérer par la jeune fille, alors il lui dit qu'il s'agit du chemin pour rentrer chez lui. Sur la route, Aiko parle beaucoup. Elle dit que son rêve serait d'être mannequin, acrtice ou chanteuse, puis parle de l'avenir de la planète dont l'environnement sera détruit, et qu'il faudra émigrer vers une autre planète...
Dans la famille Punyama, Punpun est fils unique. Son père est au chômage, mais ce soir il est de bonne humeur : il regarde un match de base-ball. Mais voilà, ses parents se disputent très souvent et Punpun n'aime pas trop cela. Le lendemain matin, tout est cassé chez lui. Le père de Punpun lui annonce la terrible nouvelle : ils ont été cambriolés ! Mais alors, pourquoi sa maman est à terre, portant des marques de blessures ?
Alors pour être directement très précis, malgré des graphismes décrivant la famille du personnage principal tel un mignon petit oiseau, ce manga n'est pas du tout pour les enfants, bien au contraire ! Sous les aspects d'un enfant, c'est bien une vision tragique de la société moderne qui est décrite dans ces pages. Punpun est un personnage qui regarde, écoute, pense, mais ne parle pas. Il pleure aussi, beaucoup, il essaye de démontrer son courage. Il aime facilement, naïvement comme l'enfant qu'il est. Désormais, il devra vivre sous la tutelle de son oncle, le frère de sa mère, qui est un idéaliste, mais qui s'occupe pas mal de son neveu, contrairement à sa mère qui fait tout pour ne pas rentrer chez elle. Quel enfant peut supporter sans broncher de ne pas être aimé ? Et puis les relations avec les filles, ce n'est jamais facile. Surtout quand celle qu'il aime est la fille d'une adepte d'une secte... et qu'elle ne voudrait vraiment pas que ça se sache. Pire encore, elle en éprouve le dégoût du mensonge... Or chez les enfants, le mensonge c'est aussi une façon de se protéger, ou de protéger les autres.
Bonne nuit Punpun, c'est une tranche de vie sans concession plus qu'une histoire en temps que telle. L'auteur, Inio Asano, s'y connait pour l'avoir déjà fait dans un titre en deux volumes, Solanin, qui parlait d'un couple qui voulait se lancer dans la musique... mais dont la mort tragique de l'homme a tout jeté à terre. Contrairement à ce titre, Bonne nuit Punpun ne propose pas d'images réalistes seules, mais plutôt des caricatures de personnages, sur un fond de décors qui eux sont réalistes. Une autre façon de montrer le caractère de chacun, enfants comme adultes. Une histoire à suivre avec beaucoup d'attention. Rendez-vous dans la prochaine chronique pour découvrir le deuxième opus.