Ce n'est pas que Garth soit un enfant méchant. Il est même plutôt attachant. Seulement, il n'en fait un peu qu'à sa tête. C'est peut-être dû au fait que sa mère l'élève seul. Ou bien qu'il sait qu'il mourra prochainement d'une maladie incurable. Ou un peu des deux. Il aime bien les scénarios un peu dégueulasses quand il s'invente des histoires, ce que ne supporte pas sa mère. Passons.
Frank Gallows travaille pour la Force d'Intervention de l'Immigration Surnaturelle. En d'autres termes, il traque les fantômes qui essayent de passer en douce dans le monde des vivants et d'y rester. On ne peut pas dire qu'il déteste son boulot, mais il ne le passionne pas non plus. Donc il va sur les lieux pour retrouver les fantômes, grâce à une indication ou un dessin fait par des personnes en transe, leur passe des menottes et les actionne pour qu'elle renvoie le contrevenant dans son monde. Cette fois, il se rend dans une maison. C'est un squelette de cheval qui fait des siennes et qui passe à travers les murs. Frank n'arrive pas à le rattraper à temps mais parvient quand même à lui mettre les menottes aux pattes. Seulement, quand il les actionne, le squelette est à moitié dans un mur et de l'autre côté, c'est la chambre de Garth, emprionné dans les côtes du cheval. Deviné qui va se retrouver dans l'ai-delà avec le cheval ?
Ghostopolis est une bande dessinée destinée à tous les publics. Les adultes, les ados, les plus jeunes, tout le monde peut s'y mettre. Et tout cela est possible grâce au talent du seul maître à bord : Doug Tennapel. L'histoire est menée tambour battant grâce à des cases pas trop nombreuses par page et surtout pas plus de discours qu'il n'en faut. Les pages (266 au total, tout de même) défilent donc à toute allure, sans pour autant donner l'impression d'une lecture bâclée.
Le style de Tennapel est très dynamique et ciselé. Le dessin est là pour raconter une histoire, pas pour être capable de s'en sortir tout seul. On n'admire pas les planches en restant béat mais la lisibilité est parfaite pour que l'histoire coule de source sans se demander ce qu'on est en train de regarder. Les visages sont très expressifs, ce qui plaira aux plus jeunes lecteurs. Ce n'est pas non plus caricatural, si bien que les plus vieux liront l'histoire avec plaisir eux aussi.
Par moment, nous pénétrons dans le domaine de la métaphore métaphysique, mais c'est laissé suffisamment libre dans l'interprétation pour ne pas avoir l'impression qu'on nous prend la tête. Et puis, cela aurait grandement réduit le public.
D'un abord facile, Ghostopolis recèle toutefois bien plus de richesses que son apparence pourrait laisser supposer.