Comment faire pour devenir boss d'un clan de yakusa à la place du boss ? Facile, un p'tit coup de bigophone et le tour est joué : un tueur professionnel se charge du boulot. Sauf que ce jeune homme complètement paumé n'est peut-être pas véritablement un professionnel, et que quand on l'ennuie... un bon coup de couteau et le tour est joué. Sous l'oeil des autres conspirateurs, le commanditaire de l'assassinat, celui qui devait devenir le nouveau boss, se fait lui aussi trancher la gorge. Tout ça pour à peine 30 000 Yens... Sans compter la revanche du clan qui tente de venger leur compagnon plusieurs fois par la suite. Pour un homme mystérieux, c'est du gâchis.
Alors ce fameux homme, Iwanichi, propose à ce jeune braillard peu discipliné, un contrat un peu spécial. S'il parvient à éliminer toute cette bande au tatouage sur le front, il recevra en échange un bon manager, lui-même, et une fortune assurée. Car un meurtre, c'est au minimum sept zéros sur le contrat. Mais ça, celui qui ne sait même plus son nom s'en moque... Juste que Iwanashi l'énerve à toujours parler de ce Jacques Crispin, et à le traiter de Cigale, comme ces insectes qui n'arrêtent pas de brailler tout l'été. Pourquoi le suit-il finalement ? Peut-être parce que comme l'a dit ce Jacques Crispin : Il ne faut pas vivre comme si tu étais déjà mort.
Si vous êtes des mangaphiles éclairés, les noms de La Cigale, Iwanichi ou Jacques Crispin ne vous sont sans doute pas étranger, tout comme la dessinatrice Megumi Ôsuga d'ailleurs, l'auteur de Le prince des ténèbres, une série en dix volumes qui racontait la résistance d'un adolescent face à un homme qui tentait de prendre le pouvoir par le pouvoir de persuasion de sa voix, quitte à tuer pour cela. On y découvrait notamment un milieu de tueurs à gages, dont La Cigale était un des professionnels les plus connus. Waltz est une préquelle de Le prince des ténèbres, l'aspect pouvoir psychique en moins, tout du moins dans le cadre de ce premier tome. On y découvre les débuts de La Cigale, comment il a obtenu ce pseudonyme, et les raisons qui l'ont poussé à prendre ce métier peu commun.
Et bien à mon sens, Waltz est bien meilleur que la série dont il est dérivé. Déjà, parce que lenchaînement des scène est logique. Ensuite, parce que l'univers conservé est le plus original de ceux qui avaient été inventés. Enfin, parce qu'il n'est strictement pas nécessaire d'avoir lu Le prince des ténèbres pour le comprendre. Bref, on est dans un milieu de tueurs, et on apprend à le connaître petit à petit. Pas de bons dans cette histoire, juste un suivi du destin d'un homme simple, mais fort. Par ses rencontres, que l'on devine à la fin de ce volume, nous découvrirons d'autres destins bien différents, comme celui de cet adolescent qui part le hasard d'une reconnaissance faciale va devoir lui aussi endosser le personnage d'un tueur à gage.
Bref, ce début est fort encourageant pour me donner envie de découvrir la suite... et ce n'était pas gagné d'avance puisque je ne suis pas super fan de la série précédente de ces auteurs. Bravo à eux.