Les Chroniques de l'Imaginaire

La nuit de Geronimo (Louise Morvan - 6) - Sylvain, Dominique

Philippine Domeniac, qui compte le commissaire Serge Clementi parmi ses meilleurs amis, fait naturellement appel à Louise Morvan le jour où elle a besoin de faire mener une enquête délicate dans sa propre famille. En effet, tous les membres de celle-ci reçoivent depuis quelques jours le même mail provocant rappelant la mort du propre père de Philippine, surnommé dans son enfance Geronimo, et qui s'est suicidé vingt quatre ans plus tôt.
Peu à peu, les multiples dysfonctionnements de la famille Domeniac apparaissent, ainsi que les secrets et les blessures enfouis depuis longtemps. Et la découverte du "corbeau", et même sa mort, ne suffisent pas à apaiser la tempête déchaînée par cette "résurrection" imprudente de Thierry Domeniac. D'autant qu'il y a aussi le "côté russe" de l'affaire, où interviennent Hubert Domeniac, oncle de Philippine, et le beau et dangereux Mathias Dotko. Trop d'occasions pour Louise de croiser Serge Clementi. Et réciproquement.

Dans les enquêtes menées par Louise Morvan, Dominique Sylvain renouvelle avec bonheur le genre du détective privé : on est loin de Sam Spade avec ce petit bout de femme à la fois solide et fragile qu'est Louise Morvan.

Si les personnages principaux, dont certains récurrents, tracés par l'auteure (Morvan, Clementi, les Domeniac, Dotko) sont tous fouillés, crédibles, elle sait aussi camper des personnages secondaires qui ne déparent pas, attachants et hauts en couleur, la palme dans ce domaine revenant sans conteste au vieux Chenal. L'intrigue est touffue juste ce qu'il faut, pleine de rebondissements et de surprise quasiment jusqu'à la dernière page et on ne s'ennuie pas une minute dans ce roman.

En somme une excellente lecture, selon moi le meilleur avec Louise Morvan comme personnage central, sinon, peut-être, le meilleur tout court, qui confirme, s'il en était besoin, le talent de Dominique Sylvain.