Les Chroniques de l'Imaginaire

Dépression - Tarvel, Brice

Comment vivre dans un monde où porter un espoir c'est se condamner au secret ? Jarine devra pourtant faire avec, et les rues de Ducoroc ne lui épargneront rien. Elle devra lutter contre les médisances et les mauvais regards de ceux qui jugent. Elle se battra aux cotés de Vavette, son amie, atteinte par la rouille, et condamnée à moins d'un miracle. Elle supportera d'être abandonnée par le seul médecin auquel elles pouvaient se fier. Elle devra faire tout cela en évitant Sarg, le pêcheur de rats, et Zam, le Batrak, celui que l'on nomme le dégénéré, tous deux follement épris d'elle. Ce qu'elle ignore c'est le prix exact de cet espoir.

Rarement un titre a aussi bien traduit l'ambiance globale d'un récit.

Brice Tarvel distille une ambiance glauque, sombre, et totalement déprimante. Aucun espoir au fond, aucune lueur n'est permise. Tout est sale, tout est gris. Le temps lui même qui tue les habitants aussi sûrement que la lame d'un couteau. Transposé à notre société actuel, le message est extrêmement pessimiste. Le racisme, la non-acceptation des différences, l'échec de la science face à certains caprices de dame nature, le manque de travail, l'insécurité, la crise financière. Tout y est, et surtout, tout y est exacerbé. Totalement porté à son paroxysme.

Les personnages sont tristement exaspérants. Chacun expose l'un des défauts les plus courants du journal de vingt heures. Curieusement, ils ne sont pas non plus vraiment attachants, et c'est finalement assez normal.

Je ne suis pas sûre d'apprécier vraiment ce manque total d'espoir, de justice, et de droiture, mais je ne peux que m'incliner devant le style et la plume. La lecture est facile et rapide.

Si vous êtes enclin à ce genre de littérature, foncez, vous allez passer un super moment.

Dans le cas contraire préparez-vous à un certain malaise.