Ce livre, même s'il peut se lire comme un roman, est une autobiographie de son auteur, c'est aussi et surtout un mémorial pour son père, Hector Abad Gomez, médecin, grand humaniste et homme de gauche, assassiné en 1987.
Dans une langue à la fois lyrique et retenue, on voit vivre et mourir ce médecin qui préférait prévenir la maladie en supprimant les causes de sa survenue (pauvreté, malnutrition, manque d'accès à l'eau potable...), plutôt que chercher à la guérir. C'est pourquoi il a passé toute sa vie à lutter pour l'amélioration de la condition des plus démunis, emmenant ses étudiants, à l'époque où il enseignait à la faculté de médecine, dans les quartiers pauvres et les prisons.
Dans sa lutte pour les droits de l'homme, il n'a jamais hésité à prendre position en faveur de ce en quoi il croyait, ni à dénoncer les tortures, en citant les noms des victimes et de leurs bourreaux dans la presse. Certains de ses meilleurs amis ont été tués, comme lui, d'autres, ainsi que son propre fils, n'ont pu survivre qu'en s'exilant.
Ce livre est un témoignage touchant sur l'importance de la parole et du souvenir pour vaincre le fanatisme et le désespoir. Il est préfacé par Mario Vargas Llosa.