Ceci est l'histoire d'un homme seul, un solitaire détaché de la société. Il se faufile dans la réalité, invisible aux yeux des autres. Cet homme s'appelle Léonid Miller, il vit à Paris et est passionné de cinéma. Un beau soir, au sortir d'une séance, Léonid va disparaître...
Notre héros s'efface et Cyril Bonin nous invite à le suivre au travers de ses planches crayonnées aux teintes ocres élégantes. Ce graphisme donne à son univers une touche vieillotte, voire nostalgique du début du XXème siècle tout en conservant un caractère indéniablement contemporain.
Cette bande dessinée pourrait se comparer à un film d'auteur onirique. Il faut prendre son temps, admirer chaque planche et vouloir se plonger dans le récit. L'homme qui n'existait pas est un album qui s'apprécie au cours d'une longue et calme lecture. Il faut du temps pour profiter de son caractère mélancolique.
Bonin réussit à recréer l'ambiance typique et anachronique des vieux film des années 40-50, les costumes, le décors et ce romantisme mélangé à une pointe de noir. Sa BD est une lente promenade par un après-midi d'automne...
Cette lenteur se ressent au niveau narratif, ce qui rend le déroulement de l'histoire assez monotone jusqu'à une fin relativement convenue. J'y aurais apprécié quelques rebondissements et un côté noir plus prononcé pour parfaire la ballade, d'autant que celle-ci n'est pas donnée.
L'homme qui n'existait pas est un beau récit, mélancolique et, surtout, élégant. Cette bande dessinée mérite que vous vous y attardiez.