Vassilisa, la belle biélorusse, tourne dans le dernier Traque mortelle, le numéro 10. Alors qu'une scène est tournée au bord de la piscine de Bruce Maddox, elle pète un câble parce que son partenaire joue un peu trop la carte du réalisme quand il doit l'étrangler. Du coup, elle appelle son amant, Vadim Razov, le producteur de Maddox et un truand auquel il vaut mieux ne pas se frotter. Ce dernier est d'ailleurs en pleine séance de torture d'Alyosha, avec tablier, pinces électriques et toute la panoplie qui va avec. Mais il prend l'appel comme si de rien n'était, comme s'il était juste à l'épicerie en train d'acheter une boite de céréales. Le temps de remettre les pendules à l'heure avec l'acteur et la page est tournée. Rachel, elle, tente toujours de trouver quelque chose pour faire plonger son mari. En attendant, il faut qu'elle subisse son caractère et ses sautes d'humeur. Surtout qu'il la soupçonne fortement de vouloir l'entuber.
Voici le deuxième tome de Blue estate. Le ton est rigoureusement le même, ainsi que l'ambiance. La narration est par contre moins chaotique. Ce qui passait, de prime abord, pour une faiblesse du premier tome était pourtant un de ses points forts. Du coup, là, on perd un petit quelque chose. D'un autre côté, le récit est plus limpide. Mais on serait presque tenté de dire qu'on est "que" dans une histoire de truands. Il manque cette saveur. On la retrouve en partie par cette ambiance merdique de laquelle on a l'impression qu'on n'arrivera pas à s'échapper et par ce dessin racé. Est-ce que cela suffit ? Oui, en partie. Parce qu'il faut bien avouer que toutes les ordures qui sont présentes dans ce récit nous captivent. On veut savoir ce qui leur arrive. On espère que ce ne sera pas agréable, du moins pour certaines. Parce que personne n'est vraiment complètement antipathique, sauf peut-être Tony qui est vraiment un sale con.
On s'enfonce un peu plus dans la merde avec ce deuxième tome. Mais comme c'est de loin, on apprécie. Les personnages, eux, sûrement moins.