Les Chroniques de l'Imaginaire

Cendres (La poussière des Anges - 2) - Marie, Damien & Karl T.

Huit années se sont écoulées, depuis qu'Anne a été plongée dans le coma, après avoir été victime d'une overdose d'héroïne qui a bien failli la laisser sur le carreau. Anthon' a pris de l'ampleur depuis, et il a pu se forger un empire afin de protéger celle qu'il a toujours aimée, depuis les évènements qu'il a vécus tout gamin, dans le Little Italy de La cuisine du diable. Anne est maintenant, enfin, en train de sortir de ce coma si profond. Sa première réaction, maintenant, est de savoir ce qu'est devenu son fils, mort à peu près en même temps que l'overdose d'Anne, huit ans plus tôt...

Alors, Anthon' va devoir de nouveau être plus présent, lui qui est maintenant particulièrement occupé par les affaires lucratives. Il y a bien longtemps que l'alcool a été légalisé, et c'est maintenant entre le jeu (et l'émergence de Las Vegas dans le Nevada) et la drogue qu'il est possible de rapidement s'enrichir. Ainsi, Anne n'a pas vraiment les réactions escomptées par Anthon', lorsqu'elle apprend qu'elle est certes en sécurité, mais grâce à la drogue et au jeu... De quoi faire réfléchir Anthon'...

Anne, à présent, doit lutter pour retrouver son intégrité physique, avec avant tout la possibilité de marcher. Son aversion envers Bugsy est grande, chose qu'elle partage avec Anthon'. Et les jeux de pouvoir entre les grandes familles sont complexes, et ne seraient pas contre l'élimination pure et simple de Bugsy. Un homme qui déteste qu'on le nomme de la sorte, qui est loin d'être un tendre, et qui ne sera pas facile à abattre. Pas sans sacrifice en tout cas...

Autant être clair : ce diptyque qui fait suite à La cuisine du diable n'a pas du tout le goût de réchauffé. On retrouve avec plaisir des protagonistes plus vieux, que Damien Marie a pu travailler finement au niveau de la psychologie, s'inspirant sans doute de nombreux films de gangsters pour ce faire. Le rythme est très bon, l'intérêt bien présent, et le livre est une nouvelle fois un régal pour les amateurs de la première série.

Sur le plan graphique, les couleurs sépia de Cyril Saint-Blancat sont encore bien présentes, et signent une nouvelle fois l'identité visuelle de cette série, avec les dessins propres, précis, détaillés de Karl T. Les plans sont souvent bien trouvés, avec des scènes qui sont admirablement mises en mouvement. De quoi plonger le lecteur une nouvelle fois dans ces aventures qui sentent bon Le parrain.

Un tome qui conclue un très joli diptyque, riche en rebondissements, ces derniers étant surtout tout à fait inattendus et crédibles, ce qui constitue un atout autant appréciable que rare. Le lecteur potentiel aurait bien tort de ne pas s'arrêter sur cette suite !