Le psychiatre John Bonsaint s'est suicidé. Parmi ses affaires, on a retrouvé une boite sur laquelle était marqué "à brûler". Sheila, la sur de John, a récupéré la boite et, au lieu de la brûler, a lu ce qu'il y avait dedans. Elle n'aurait sans doute pas dû.
Le cas retranscrit dans la boite est celui de N. Nash. Souffrant de plus en plus de TOC, il est venu consulter le docteur Bonsaint. Nash semblait connaitre la source de ses problèmes, mais n'arrivait pas à les résoudre. Le pouvait-il seulement ? En faire part au docteur Bonsaint était sans doute une bonne chose pour lui, quoi que
Mais pour le docteur, cela a été le commencement d'une longue descente aux enfers.
Tout semble tourner autour d'un champ, celui d'Ackerman. Il n'est sur aucune carte, sauf les locales, pourtant il existe bel et bien. Il est à côté de la petite ville de Motton, dans le Maine. Ce champ a deux particularités. La première c'est qu'il y a eu des morts violentes, au début du vingtième siècle, lorsqu'Andrew Ackerman a tué sa femme et sa fille avant de lui-même se tirer une balle dans la bouche. La seconde, c'est qu'il y a comme des mégalithes dans le champ. Seulement, voilà, y a-t-il sept ou huit pierres dressées ? Une information aussi simple à donner ne semble pourtant pas aussi évidente. Un canular ? Les dires d'un fou ? Le docteur Bonsaint va pourtant prendre très au sérieux cette histoire du champ d'Ackerman. Il aurait sans doute mieux fallu qu'il prenne des distances toutes professionnelles quant à cette histoire. Il n'aurait pas terminé écrasé au bas d'un pont duquel il se jeta.
On sait que Stephen King a un certain talent pour écrire des histoires qui font froid dans le dos. N. est une nouvelle parue dans le recueil Juste après le crépuscule. Et, comme c'est le cas pour pas mal de ses écrits, une adaptation a été envisagée. Pas en film, mais d'abord en mobisodes, ces épisodes que l'on peut trouver sur le net. Marc Guggenheim a été choisi pour adapter cette histoire. Et puis, il lui a été demandé de faire la même chose pour une version comic. Quelle bonne idée ! Surtout qu'il a eu comme compagnon de fortune Alex Maleev au dessin. Ce dernier utilise beaucoup les photographies comme base de son travail, un peu à la manière de Christophe Bec. On a donc un rendu très réaliste, confirmé par une colorisation sombre et malsaine. On plonge donc avec crainte mais aussi délice dans cette adaptation pour nous faire nous aussi happer par cette histoire de champ. La base est triviale, simple, mais le rendu final est flippant au possible. Tout est fait pour qu'on ne puisse lâcher la bande dessinée avant d'avoir le fin mot de l'histoire. Pourtant, on ne sait pas si on a envie de savoir ou pas. et si nous aussi nous pouvions être contaminés par ses TOC ? Sait-on jamais
Les adaptations en comic des écrits de Stephen King sont souvent bon (Le Fléau), bien meilleures la majorité du temps que ce qui a pu être fait au cinéma (sauf cas très particuliers). N. ne déroge pas à cette règle et fournit un titre puissant, quoi que pas grand public du tout, pour lancer le catalogue comics des éditions Glénat.