Les Chroniques de l'Imaginaire

Le dévoreur - Ghinelli, Lorenza

Dario a honte de son frère aîné. Malgré son intelligence, Pietro vit dans son monde ; son autisme l’empêche de s’ouvrir aux autres. Bien qu’il soit le cadet, c’est Dario qui prend en charge son frère pour les trajets en bus de la maison à son école, évitant au maximum le contact avec les grands dont il ne supporte pas les railleries.

Dario rêve d’être accepté dans la bande de Filippo et, chaque fois qu’il l’aperçoit, l’enfant lui dit bonjour. Une manière comme une autre de lui rappeler qu’il existe et qu’il attend. Un jour, après le salut quotidien de Dario, Filippo accepte que le garçon se joigne à eux, à la condition que Pietro l’accompagne.

Mais cet intérêt soudain n’est qu’un leurre. Filippo et Luca agressent Pietro. Dario, impuissant, espère en pleurant le secours d’un adulte qui n’arrive pas. Après une longue attente, leur mère entend enfin la bagarre qui se déroule sous ses fenêtres. La bande s’enfuit, mais Pietro est blessé et se renferme dans son monde, tétanisé par cette agression. Puni, Dario regarde avec jalousie la tendresse de sa mère envers ce frère débile.

Pour exprimer sa douleur, sa peur et ses angoisses, Pietro dessine avec d’infinis détails la scène. Arrivée en urgence au chevet de l’adolescent, Alice, son éducatrice, est surprise par une partie du dessin : un vieux derrière des buissons. Elle observe la silhouette et soudain elle a froid. Un souvenir ancien remonte à la surface, mais il reste encore flou, hormis cette angoisse qui l’assaille à la vue du vieux monsieur.

Le premier à mourir est Filippo. On ne retrouve que ses vêtements. D’autres suivront...

Un conte fantastique qui revisite le thème du croquemitaine avec la simplicité des angoisses et des mots d’enfants. Avec son travail dans l’industrie cinématographique, Lorenza Ghinelli signe un roman tout en image.

Le Dévoreur est le premier roman de Lorenza Ghinelli. Il est best-seller en Italie et a été traduit dans sept pays.