Les Chroniques de l'Imaginaire

Sur le fil du rasoir (Anna Mercury - 1) - Ellis, Warren & Percio, Facundo

New Ataraxia, une des villes d'un des neuf mondes parallèles en orbite invisible autour de la Terre qui ont été découverts en 1943 par les américains. Ils ne sont plus visités, parce que les autres humains qui habitent ces mondes s'en sont aperçus. Tout comme nous, ils n'étaient pas forcément prêts à une telle découverte. Du coup, maintenant, l'exploration est interdite, depuis qu'un destroyer s'est matérialisé dans un des mondes. Le projet qui supervise la surveillance et l'envoi d'agents dans ces mondes se nomme Constellation. Il est sous la responsabilité des membres du G8. Et quand un dirigeant du G8 vient à changer, il faut lui expliquer les choses pour qu'il sache que le projet existe. Certain ont voulu renvoyer ou faire interner le responsable en charge de ces explications. Mais cela ne change rien au fait que la cellule existe.

Donc, New Ataraxia. C'est là-bas que le meilleur agent du monde, Anna Mercury, a été envoyée. Avec son sens de l'action et du timing qui la caractérisent, elle va devoir jouer une partie très serrée si elle ne veut pas que la canon stationné sur Mandragon envoie son rayon mortel sur Sheol, une ville "adverse". Seulement, les agents ne peuvent pas être envoyés un temps indéfinis dans les mondes parallèles et il va falloir prendre cette donnée en compte pour réussir cette mission complexe et explosive.

En plus de Robert Kirkman, les éditions Glénat ont décidé de publier une autre grosse pointure du comic, Warren Ellis. Le premier tome d'Anna Mercury fait donc maintenant partie de cette nouvelle collection qui espère aller loin. Et c'est tout ce que je lui souhaite. Donc, Ellis signe ici une série où l'action est omniprésente. Anna est une sorte de super nana qui a des pouvoirs terribles quand elle n'est pas sur Terre. Elle est capable de sauter d'immeubles et de retomber sur ces pattes sans presque aucune aide. Elle est un super soldat sexy qui ne se laisse pas démonter, quelle que soit la situation. Ses méthodes sont expéditives, mais cela donne des scènes d'action en veux-tu en voilà. Le monde de Warren Ellis ne s'arrête cependant pas simplement à des scènes d'action. Au fil des pages, on apprend à connaitre un peu ce monde dans lequel elle n'évolue que quand elle n'est pas en mission. Cela se fait par la présentation au nouveau premier ministre anglais. On découvre les choses en même temps que lui et, il faut l'avouer, on se pose aussi les mêmes questions. Et, même avec les réponses, on se pose quand même des questions, parce que tout n'est pas clair. Mais bon, on sait qu'Anna est sur un autre monde, qu'elle doit sauver des gens et, au final, c'est un peu tout ce qui compte.

Au dessin, c'est Facundo Percio qui officie. Il a un trait dynamique et agréable, mais malheureusement un peu trop aléatoire. Le visage d'Anna varie en fonction des pages et des situations. On la reconnait facilement parce que c'est la seule femme rousse vêtue de cuir, mais cela perturbe un peu quand même. Les autres personnages ne sont pas autant variables, mais ils ne sont pas non plus aussi présents. Les décors sont majoritairement assez légers, sauf quand ils sont au centre du dessin. Mais ça ne pose pas de problème. C'est donc une impression mitigée pour le dessin. Une sorte de "assez bien peut mieux faire".

Mais cela n'empêche pas de prendre du plaisir à entrer dans ce monde. Il faudra sans doute quelques pages pour accrocher, parce qu'on ne sait pas trop où on est ni de quoi on parle au début. Mais une fois qu'on y est, on veut savoir ce qu'il se passe ensuite.