Les Chroniques de l'Imaginaire

J'ai tué Samir Vanadjian - Papi, Jean-Bernard

José est quelconque. On ne peut plus passe partout. Journaliste pigiste, marié, deux filles. Il n'est ni beau ni laid, ni riche ni franchement pauvre, et surtout sans aucun signe distinctif. Mais la nuit José est un mercenaire, un tueur à gages, un contractuel en quelque sorte. Il a le sang froid d'un serpent, et autant de mauvaise conscience qu'une statue. Et pourtant, un jour José va commencer à se poser des questions. Autant dire que ce n'est pas franchement conseillé dans sa profession. Surtout quand visiblement, il a servi de main à certaines personnes qui le laissent se débrouiller des conséquences de leur volonté. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas l'intention de se laisser faire...

J'avoue que j'ai un moment cherché où Jean-Bernard Papi voulait en venir. Les trois quart du bouquin paraissent un peu brouillon, un peu foulli. Et puis les choses s'éclairent et l'on comprend enfin le lien entre tout.

L'intrigue est vraiment bien trouvée, et le noeud de l’histoire peut se révéler être de l'or en barre. Pourtant, le dénouement de tout arrive un peu trop facilement. Un peu trop vite. Un peu trop gentiment. Le tueur à gages manipulé par certains des plus hauts placés dans l'appareil étatique, et qui finalement se voit proposer une porte de sortie par ces mêmes manipulateurs... c'est un peu dommage, et l'ouvrage aurait probablement gagné à quelques chapitres de plus et à une fin un peu plus complexe.

Mais globalement, c'est tout de même un moment agréable. Le personnage principal est assez attachant, malgré son métier, et bien loin d'être aussi froid et sans scrupule qu'il ne l'est décrit au début de l'ouvrage.

J'ai aimé la narration à la première personne qui donne du rythme et du punch à toute cette histoire.

Une fin un peu en ouverture, mais dont on se doute fort bien qu'il émergera sans trop de mal.

Un bon moment, une lecture facile dont le style correspond très bien au narrateur, pas inoubliable mais plutôt agréable.