Les Chroniques de l'Imaginaire

Ignition City - Ellis, Warren & Pagliarani, Gianluca

1956. Les aliens ont apporté sur Terre une technologie qui permet de faire des voyages dans l'espace. Mary Raven est une exploratrice. Fille de Rock Raven, un pilote de légende, elle a déjà bien roulé sa bosse. Alors qu'elle est à Berlin et qu'elle peste parce que de plus en plus d'états ne veulent plus entendre parler de lancement de navettes spatiales, elle reçoit un courrier l'informant que son père est décédé. Elle était folle d'admiration pour lui et a toujours voulu faire comme lui, explorer des endroits où personne ne voulait aller. Et malgré la séparation de ses parents, cette envie ne l'avait jamais quittée. Elle se doit donc d'aller récupérer les quelques affaires de Rock. Mais son dernier lieu de résidence était Ignition City. C'est un spatioport qui se trouve au niveau de l'équateur. Mal famé, beaucoup de légendes courent sur lui. Et Mary va pouvoir les découvrir. Mais dans un tel endroit, fouiller un peu trop peut ne pas apporter que des amis. Surtout quand Rock trempait dans des affaires que des gens ne voudraient pas voir remonter à la surface.

Après le premier tome d'Anna Mercury, Glénat publie une autre histoire de Warren Ellis pour lancer son nouveau catalogue comics. Il s'associe à Gianluca Pagliarani au dessins pour cette histoire rétrofuturiste qui est prétexte à ce qu'une femme découvre la vérité sur la vie de son père avant qu'il ne se fasse tuer. Évidemment, le fond de l'histoire aurait pu prendre place dans notre propre monde sans aucun souci. Mais la raconter dans ce passé où les voyages spatiaux sont devenus monnaie courante grâce à une technologie extraterrestre (dont on ne sait rien, mais cela n'a aucune importance) donne une saveur particulière. Cela permet aussi d'imaginer une ville comme Ignition City. Coupée du monde (c'est une île), elle est régie par ses propres règles, ses propres lois. On imagine sans peine que cela peut amener quelques dérives et qu'il faut savoir se faire respecter pour survivre là-bas. Effectivement, c'est un peu ce qu'il se passe, comme va le découvrir Mary. J'ai cependant trouvé que ce côté n'était pas assez exploité dans le récit. On ne rencontre que très peu de personnages finalement, comme si la communauté d'Ignition City était réduite à vingt personnes, ce qui n'aurait pas trop de sens. Sans cela, on suit Mary dans sa quête de vérité et de vengeance. Elle va se faire des amis, mais aussi des ennemis, comme on s'en doute. L'histoire n'offre pas de réelles surprises mais est bien menée. Et ça suffit pour nous faire passer un bon moment.

Gianluca Pagliarani offre un travail tout à fait correct. Ses personnages m'ont fait un peu pensé à ceux d'Eric Liberge dans Les corsaires d'Alcibiade. Donc, ils sont un peu statiques mais plutôt bien rendu par ailleurs. Les décors sont par contre bien travaillés et on sent tout de suite l'ambiance des lieux quand on s'y rend. La couverture offre d'ailleurs une vue très précise du travail que l'on rencontrera dans le tome. On n'a donc aucune surprise, bonne ou mauvaise, quand on lit l'histoire.

Cet Ignition City offre donc tous les ingrédient pour passer un moment qui, s'il n'est pas forcément inoubliable, est très agréable.