Les Chroniques de l'Imaginaire

Les enquêtes de Brunetti (Les enquêtes de Brunetti) - Leon, Donna

Ce gros tome Edition spéciale - tirage limité avec sa superbe couverture rouge à l'aspect satiné nous transporte directement à Venise, pour un prix somme tout modique. Il reprend en un seul volume les trois premières enquêtes du commissaire Brunetti, dont on fait ici la connaissance.

Mort à la Fenice : Le grand chef d'orchestre Helmut Wellauer est trouvé mort empoisonné dans sa loge. Le commissaire Brunetti est chargé de l'enquête. Et ce qu'il découvre peu à peu sur le compte de la victime lui révèle les raisons de sa mort. Ce premier roman, plaisant à lire et à relire, est assez classique comme "wodunnit", et vaut surtout pour son cadre, et pour la dénonciation de l'homophobie qui y est contenue, ce qui n'allait pas forcément de soi quand il est paru en VO en 1992.

Mort en terre étrangère : Un jeune sergent de l'armée américaine est trouvé mort d'un coup de couteau à Venise. A priori une bagarre de rue qui a mal tourné... mais Brunetti n'y croit pas. Aussi, il va enquêter à la base voisine où travaillait le mort, avec l'aide d'un major des carabiniers. Une tonalité très sombre pour ce roman, qui évoque le problème des décharges sauvages de déchets toxiques en Italie, qui n'a fait que s'aggraver depuis qu'il est paru en 1993, comme le savent tous les lecteurs du Gomorra de Roberto Saviano, qui y consacre sa dernière partie.

Un vénitien anonyme : Un homme travesti est trouvé assassiné, le visage défoncé, dans un terrain vague à Mestre. Les vacances de mi-août ayant à peu près vidé le commissariat concerné, c'est Brunetti qui est chargé de l'enquête. Et une fois de plus il a du mal à croire simplement l'évidence. Dans cette troisième histoire, comme dans la précédente, le côté donquichottesque du commissaire est mis en évidence, même si les enjeux sont ici moins importants.

Bien sûr, pour qui a déjà en sa possession les trois romans ici réunis, la question peut se poser de l'acquisition de ce volume imposant. En revanche, pour ceux qui ne les auraient pas, ou qui n'en auraient qu'une partie, ou a fortiori qui ne connaîtraient pas encore le détective récurrent de l'auteure, foncez ! Le livre en tant qu'objet est non seulement beau, et facilement repérable dans la bibliothèque, mais en plus il tient moins de place et coûte moins cher que les trois romans achetés séparément, qui sont tous fort plaisants, ce qui ne gâte rien.