Helga vit dans la peur. Mère célibataire d'une petite Ida, dix ans, qu'elle a eue sur le tard, elle tremble sans cesse pour sa précieuse enfant, si belle, si pleine de vie, si séduisante. Un jour comme les autres, Ida enfourche son vélo jaune pour aller s'acheter un magazine d'équitation. Helga a peur, comme toujours. Les minutes passent, et puis les heures, et la fillette ne revient pas. La nuit tombe et il faut se rendre à l'évidence : le cauchemar d'Helga est devenu réalité...
Epaulée par sa soeur Ruth, Helga déclare la disparition d'Ida. Un peu plus tard dans la nuit, Tomme, le fils adolescent de Ruth, rentre chez lui perturbé par un accrochage qui a abîmé la carrosserie de sa voiture neuve. La police organise des battues sur plusieurs jours pour retrouver Ida, en vain. Le temps passe et le mystère reste entier.
Voici un polar au parti pris original. L'intrigue est très simple, le ou les coupables se laissent aisément deviner dès les premiers chapitres. Et pourtant le suspens est très présent, car Karin Fossum dépeint avec grand soin la psychologie de ses personnages. Leur évolution est décrite avec beaucoup de finesse. Elle nous livre presque clé en main le dénouement dès le début du roman, mais il faudra bien attendre la fin pour avoir la réponse à toutes nos questions, notamment au grand pourquoi que l'on se pose dès le début. La force de ce roman réside également dans le fait que l'on s'attache très vite aux personnages bons comme mauvais, et qu'il est difficile d'accepter leurs actes, de la même manière que l'on peine à accepter les erreurs commises par nos proches. Comme les protagonistes de cette histoire, on souhaiterait que rien de tout ça ne soit arrivé.
Secondes noires est un polar psychologique fin, juste et bien écrit dont je vous recommande la lecture.