Alors que l'Allemagne jette encore ses dernières forces dans la bataille, une enfant attend dans une maison perdue dans les bois le retour de son père. Maria vit seule dans le froid et la faim, ne se nourrissant que grâce aux provisions de pommes de terres et d'oignons. Une nuit d'hiver, des hommes entrent dans la maison pour voler le mobilier. Un de ces hommes en tue un autre. Maria, affaiblie, ne réussira pas à l'enterrer et mettra feu au corps. Mais lorsque les Français s'emparent du village lorrain, ils viennent jusqu'à Maria, et mettent en doute sa parole quant à la présence du corps calciné.
Parmi les soldats français, le capitaine Louyre se démarque. Astronome de métier, militaire par contrainte, son esprit cartésien et pacifiste va l'inciter à se poser des questions sur cette jeune fille, et sur le village en entier. Il est persuadé qu'on lui cache quelque chose, et est bien décidé à savoir de quoi il s'agit.
Dès les premières pages, Marc Dugain nous entraîne dans une atmosphère de froideur, de silence, de secret. Maria cache des choses, le village aussi. Et l'écriture de l'auteur transmet avec talent ces sensations de pudeur et de gêne, mais aussi des sentiments complexes qui relient les protagonistes entre eux, notamment à l'égard de Maria. Le temps de la guerre contraint les hommes à se montrer tels qu'ils ne sont pas par nature.
L'écriture est sublime, et l'intrigue l'est tout autant. Jusqu'au bout le mystère sera préservé, dévoilé grâce au capitaine qui est le personnage fort de l'histoire.
