Enfant, Toby rêvait de rentrer au séminaire pour devenir prêtre. Il s'y connait en théologie et a toujours un rosaire dans la poche. Sa vie a malheureusement tourné bien différemment, et il est maintenant connu comme "Lucky le Renard, le Tueur à l'Aiguille", un tueur consciencieux qui s'acquitte de ses missions sans rien dire. Mais alors que son dernier travail le mène à empiéter sur les rares bribes de vie privée qu'il s'accorde encore, il se sent déséquilibré et l'habitude pousse sur ses lèvres des paroles familières : "Ange glorieux qui m'avez en garde...".
Prière qui est entendue, puisque le séraphin Malchiah lui apparait bientôt. Il explique que Toby peut gagner le salut en se mettant au service de Dieu et en aidant l'ange à sauver des vies. Ebloui par la miséricorde divine, le tueur n'hésite pas une seconde. Sa première mission pour l'ange le mènera dans l'Angleterre moyenâgeuse pour sauver un couple juif accusé à tort de l'assassinat de leur propre fille.
Dégoulinant de l'amour et de la compassion divins, c'est la meilleure manière de qualifier ce roman. C'est l'histoire d'une rédemption : Toby a depuis longtemps perdu la foi (mais étrangement, cela se traduit par ne plus croire en la bonté divine plutôt que de ne plus croire en Dieu) mais il a ici une révélation, et ne désire dès lors plus que satisfaire la volonté de Dieu. Cela est délayé tout au long du texte, qui n'est de ce fait pas vraiment passionnant.
D'ailleurs, cela ne laisse guère de place pour les autres éléments du scénario : le meurtre qui introduit l'histoire, le détail du passé de Toby et enfin (mais seulement à partir de la moitié du roman) ses pérégrinations dans le passé. Même l'affaire qui le mène là-bas, pas inintéressante en soi, manque de profondeur et de rebondissements.
Autant dire que je me suis ennuyée et qu'à qui veut découvrir cette auteure, je conseille de se tourner plutôt vers ses ouvrages sur les vampires et sorcières, autrement plus passionnants !