Pierre Gringoire est un homme vieillissant qui vit à la campagne, entouré de ses proches. Il profite de la belle saison, et n'hésite pas à prodiguer de bons conseils à son entourage. De surcroît, il lui arrive de conter des histoires, et c'est ce qu'il a envie de faire maintenant, en nous amenant à une période où il était jeune, à un temps où il habitait Paris, la ville lumière, la capitale ! Alors, les yeux des villageois s'écarquillent, notamment lorsqu'il parle de cette magnifique jeune femme, Paquette, qui est devenue folle lorsque les tziganes lui ont volé son bébé, une magnifique petite fille...
C'est bien des années après cela que Pierre Gringoire a vécu dans la capitale. Il était dans le théâtre, notamment dans l'écriture de pièces de théâtres destinées aux grands de ce monde. Malheureusement, le succès n'était pas tout à fait au rendez-vous, avec un échec cuisant le soir de la fête des gueux. Une fête annuelle où tous les pauvres pouvaient revendiquer tout ce qu'ils voulaient, avec plusieurs personnages clés.
Quasimodo, d'abord, le sonneur de cloches de Notre-Dame, recueilli enfant par l'archidiacre, qui fût le seul être à ne pas être repoussé par la laideur stupéfiante de l'enfant. Et puis, il y a la bohémienne. Esmeralda, jeune fille splendide et insaisissable, une véritable poupée danseuse qu'il est impossible d'espérer approcher ou aimer. Alors, lorsque Gringoire réussit à l'approcher, ce sont des souvenirs qui le hanteront forcément à vie, et qui donneront de bien belles histoires...
A propos de jolie histoire, voilà là un premier tome qui fera date dans l'histoire du neuvième art ! Reprendre une oeuvre comme Notre Dame de Victor Hugo, voilà une sacrée aventure, doublée d'un immense risque tant l'oeuvre originale est grandiose et fait partie intégrante de la pensée collective. Alors, il faut être original pour relever le défi ! Et c'est ce que Robin Recht parvient à faire : insuffler de l'originalité, et un souffle nouveau, en se concentrant sur un personnage étranger au roman initial, et en reparcourant le roman avec une sorte d'oeil neuf, extérieur.
Bien évidemment, pour que la fête (des gueux ou autres) soit complète, il faut un dessin mouvementé, précis, aux couleurs flamboyantes... Et c'est Jean Bastide (La Guerre des Sambre), qui a cette lourde tâche sur ses épaules. C'est bien simple : graphiquement, le livre est un des plus beaux parus en 2012, tout simplement. Les expressions et les angles de vue sont parfaitement trouvées, et les jeux de lumière sont impressionnants. Par ailleurs, que dire des planches où l'on voit Esmeralda danser, ou encore Quasimodo s'énerver (faisant penser à un Hulk tout droit sorti des meilleurs comics le concernant).
Les planches sont ainsi superbes, avec un travail de fourmi qui aura été réalisé ici. Un premier tome véritablement envoûtant, à côté duquel il sera proprement interdit de passer ! Vivement la suite !
