Nous sommes en 2045, dans une société ultra sécuritaire où on injecte à chaque individu une puce électronique d'identification dès l'âge de douze ans. Ainsi, chacun de ses mouvements est suivi, noté, espionné dans le but de prévenir toute menace terroriste. Impossible de se soustraire au puçage puisque les contrevenants sont considérés comme des menaces et déchus des droits élémentaires de citoyen.
Anne Ripley est la directrice des ressources humaines du Consortium, l'organisme qui fournit à l'Etat l'ensemble des services de sécurité. Un matin, elle trouve un carnet. Elle le ramasse, l'ouvre et découvre un récit manuscrit lui apprenant qu'elle vient d'intégrer un jeu, Le jeu. Pas d'échappatoire possible, même si l'Etat interdit tout jeu. Sa vie, et plus important encore, la vie de ceux quelle aime le plus, sont menacées. Alors simple canular ? Réalité ? Anne Ripley va vite se retrouver entrainer dans une spirale infernale.
Imaginez une société où tous vos gestes sont épiés, contrôlés, décortiqués. Bien évidemment, on vous clame que ceci est fait pour votre bien-être et votre sécurité. Dès lors, votre vie est programmée, plate, sans goût, sans saveur. Le moindre changement de vos habitudes peut être interprété comme une menace. C'est dans ce cadre-là qu'une femme va se retrouver confrontée à linimaginable.
Josef Ladik manie son univers avec beaucoup de finesse. Au départ, on est confronté à un récit très aseptisé, une ambiance sans saveur, sans sentiments, très froide et analytique, à l'image du personnage d'Anne Ripley. Dans un univers où toutes vos actions sont contrôlées, le calme et la réflexion l'emportent sur la spontanéité, la passion. Puis petit à petit, on va deviner les failles sous la carapace et se passionner pour le destin de cette femme qui semblait pourtant écrit davance, à moins que...
Un thriller d'anticipation habilement construit, un véritable page-turner que vous ne reposerez qu'une fois la dernière page lue, tout en craignant un peu que ce futur ne devienne la réalité, notre réalité. Car à bien y réfléchir, on s'en approche dangereusement.