Un an s'est écoulé depuis l'horreur absolue. Un an que les jumelles Clara et Juliette ont été enlevées, un an depuis la découverte du corps calcinée de Clara et le sauvetage inespéré de Juliette, un an que Lucie et Sharko se sont séparés dans la douleur, elle ne pouvant lui pardonner l'impardonnable.
Pour Sharko, ce fut le début d'une longue descente aux enfers. Aujourd'hui, l'homme n'est plus que l'ombre de lui-même. Il a d'ailleurs demandé sa rétrogradation afin de retourner sur le terrain, au plus proche de la fange. C'est donc comme simple lieutenant de police qu'il se retrouve affecté à l'enquête sur le meurtre d'une jeune étudiante par un chimpanzé. Enfin c'est ce qu'on pourrait penser en voyant la scène : Eva, la victime, est horriblement mutilée, portant une large morsure à la joue et Shery, une femelle chimpanzé, est prostrée et couverte de sang dans un coin de la pièce. Seulement Shery est capable de communiquer par signes et réussit à dire qu'elle a vu un monstre commettre le crime. En fouillant la vie d'Eva, Sharko apprend qu'elle écrivait une thèse et semblait sur le point de faire une découverte d'envergure. Et surtout, il découvre qu'elle avait fait des demandes pour visiter des prisonniers dont un en particulier qui attire son attention : Grégory Carnot, l'homme responsable du bouleversement survenu un an plus tôt.
Pour Lucie, la reconstruction est difficile. Mais elle n'a pas le droit de sombrer ne serait-ce pour Juliette, celle qui a survécu. Ayant quitté son poste au sein de la police, elle travaille en CDD dans un centre d'appels. Un boulot abrutissant, parfait vu les circonstances, qui l'empêche de ressasser et ruminer le drame. Ce matin-là, après avoir déposé Juliette à l'école, elle croise son ancien chef qui lui apprend la mort de Grégory Carnot. L'homme se serait suicidé dans sa cellule en s'arrachant la carotide à mains nues.
Lucie et Sharko ne le savent pas encore mais tous deux vont se retrouver entrainer dans une aventure qui dépasse l'entendement.
Après nous avoir laissé sur un suspense insoutenable à la fin du premier tome de son dyptique consacré à la violence Le syndrome [E], Franck Thilliez revient avec les mêmes personnages pour les replonger de nouveau dans l'horreur. Pourtant, il n'est pas obligatoire d'avoir lu lopus précédent pour appréhender ce récit, même si cela aide dans la compréhension de la psychologie des personnages.
Comme précédemment, l'auteur brouille les pistes, nous entraine de découverte en découverte, au gré de ses envies, nous plonge au cur de la science, malmène ses personnages et ses lecteurs qui ne peuvent que le suivre, impuissants et incapables de trouver la clé de l'énigme avant le dénouement final. Il explore une piste intéressante, celle de la génétique. Est-ce-que la violence est liée à notre ADN ? Ou est-ce-le produit de notre évolution culturelle ? Pour avoir sa réponse, je ne peux que vous inviter à lire très vite [Gataca].