Il y a très longtemps, le peuple des hommes et le peuple magique des Gwedells (fées, nains, vampires etc...) vivaient en harmonie. Puis vint le jour où tout bascula. Aveuglé par la cupidité, l'homme se mit à maltraiter les Gwedells. C'est alors qu'un couple de fées décida qu'il était préférable de quitter le monde des humains et créa un endroit magique, accessible aux seuls Gwendells : Féealy Mage. Une seule règle prévalait : ne jamais retourner chez les hommes sous peine d'être banni. Lorsqu'une race de fées, les Horus, fit apparaitre Féealy Mage aux yeux des humains qui les avaient oubliés, il s'ensuivit une guerre d'un jour au terme de laquelle les Horus furent bannis dans la partie ouest du royaume après qu'on leur eut coupé les ailes. Depuis ce jour, tout contrevenant à la règle subit le même sort.
Kaïmon Seignor est une jeune fée qui étudie à l'Académie, école où tout Gwendell développe ses capacités. Fils d'une riche et influente famille, il se désespère de ne pas encore avoir atteint le niveau rouge, à l'instar de sa sur jumelle Aldéane. D'ailleurs, il se pose de plus en plus de questions sur le comportement de celle-ci, devenue sombre et taciturne. Ses doutes trouvent un début de réponse lorsqu'il surprend une conversation entre Aldéane et Ténora, leur professeur de combat. Apparemment sa sur aurait l'intention de trahir et pire, dentraîner son frère avec elle. Kaïmon doit absolument découvrir ce que trame réellement sa sur.
Pour son premier roman, Rawia Arroum imagine que les créatures magiques qui peuplent nos contes existent dans un monde créé pour eux et invisible à nos yeux. D'ailleurs, ils appliquent le principe de "pour vivre heureux, vivons cachés" et punissent tous ceux qui le transgressent. L'auteur nous décrit un monde riche, vivant, complexe dont certains aspects ne sont pas sans rappeler celui où évolue un jeune sorcier nommé Harry Potter.
Est ce qu'une bonne idée de scénario et une forte envie d'écrire suffisent à créer un bon roman ? La réponse est malheureusement non. A mon goût, l'ouvrage recèle trop de défauts pour pouvoir passer outre malgré une histoire alléchante au départ. Les personnages sont creux et caricaturaux et si on arrive encore à s'attacher au héros central, ceux qui l'entourent manquent cruellement de consistance. L'intrigue est souvent brouillonne. Déjà, je me suis demandé pourquoi l'auteur nous présentait un monde avec différentes créatures magiques puisqu'à bien y observer, ce sont surtout les fées qui interviennent. Par exemple, lAcadémie est censée enseigner à tous les Gwendells d'une certaine tranche dâge alors quil est vite évident que seules les fées peuvent être concernées. Un recentrage sur une race aurait apporté une plus grande unité. De plus, certains ressorts dans laction arrivent d'un coup de baguette magique sans amorce. On a le sentiment que subitement, lauteur réalise qu'il serait sympathique d'ajouter tel détail, telle action passée mais cela manque de cohérence avec les réactions des personnages qui eux, auraient dû être au courant de ces ajustements avant le lecteur et donc réagir en conséquence. Quant au style, il brille surtout par son absence : descriptions laborieuses et inutiles, formules malheureuses, redondance et platitude sans compter les nombreuses erreurs grammaticales et orthographiques.
J'ai eu l'impression de lire un premier jet, le brouillon d'une histoire qui demande ajustement, réécriture et correction. Ne parlons même pas des coquilles laissées à l'édition entre fautes de frappes et doublons. Pourtant l'intrigue possède ce qu'il faut pour séduire mais sous cette forme, c'est long, lourd, indigeste. Pour couronner le tout, la couverture est à mon goût totalement ratée car il m'est impossible, même avec la meilleure volonté du monde, d'imaginer Kaïmon avec cette tête-là. Maintenant, nul doute qu'avec un profond travail de relecture et de correction, ce roman a du potentiel mais pas tel que je l'ai découvert.