Les Chroniques de l'Imaginaire

Zettai Karen Children (Zettai Karen Children - 1) - Shiina, Takashi

Kaoru, Aoi et Shiho sont trois petites filles bourrées de talents. Elles sont des Esper, c'est à dire des personnes possédant des pouvoirs psychiques ou PES, de très haut niveau, niveau 7, soit le maximum sur l'échelle de valeurs. Toutes trois oeuvrent pour le gouvernement japonais par l'intermédiaire du centre de recherche B.A.B.E.L. On les appelle les Children. Grâce à elles, les Esper qui utilisent leurs pouvoirs à des fins illégales sont mal barrés. Le problème, c'est que ces trois fillettes sont carrément déjantées, n'ayant que peu de référence de l'autorité d'adulte... D'ailleurs, le pauvre lieutenant Kôichi Minamoto en prend pour son grade à chaque intervention. Quand ce n'est pas Kaoru qui l'encastre contre un mur, il se fait téléporter par Aoi, ou voit ses moindres secrets révélés par Shiho. Quant au directeur, il leur passe tout comme un papa gâteau !

Ce qui l'ennuie plus, par contre, c'est que ces trois enfants n'ont aucun rêve pour l'avenir, et pour cause : quand on est déjà le meilleur dans sa catégorie, et que les personnes normales les rejettent par incompréhension, y compris leurs proches parents, on est en droit de comprendre leur désarroi face à une vie future. Après tout, quelle est la garantie qu'à l'avenir elles ne choisissent pas par elles-mêmes de passer du côté de la délinquance et de devenir les pires démons qui soient ?

Autant le dire tout de suite, ces trois pestes n'ont que peu de tabou. Je ne voudrais pas ête rune seule seconde à la place de Kôichi qui me fait d'ailleurs fortement penser à un autre personnage nommé Yôichi, dans la série Geobreeders... et qui était aussi la proie de nombreuses furies aux goûts bien singuliers. Kaoru, douée de psychokinésie, est dingue d'érotismes, magazines pour adultes et rêve d'avoir plus de poitrine (et que Kôichi la regarde pour cela). Aoi, douée en téléportation crise en prêchant le faux. Quant à Shiho, la psychométricienne, elle est encore plus sadique en ironisant pour envenimer les choses. Cependant, ce comportement cache en réalité un véritable mal être bien compréhensible : ces enfants ne connaissent pas de limites, étant capables de tout, et aptes à se défaire des moindres difficultés. De fait, dans ce manga, Takashi Shiina place beaucoup de non dit très humain sur l'éducation des enfants, sur la nécessité de les écouter et de les guider.

Au delà des gags idiots, des dialogues qui m'ont parfois fait bien rire, et des gaffes aux conséquences désastreuses, c'est bel et bien Kôichi qui sert de personnage adulte référent (et parfois aussi le capitaine Oboro Kashiwagi qui, si on ne sait strictement rien d'elle, arrive toujours à guider ses collègues dans le bon sens). Ce premier volume est donc l'introduction de la série qui a été publiée en 2004, comme une mini-série test. Vu le succès, La série reprend pour de bon dès 2005 à partir du volume deux dont je vous parlerai dans la prochaine chronique. Néanmoins, l'auteur à aussi inclus dans ce premier volume l’histoire courte qui a donné naissance à Zettai Karen Children (soit littéralement "des enfants absolument adorables", à contrebalancer avec le titre du chapitre 1, "nous ne sommes pas des anges"). L'histoire est proche, cohérente avec des idées que nous retrouverons par la suite, dans la série officielle.

Visiblement, ce mélange de genre plait bien, parce que la série est toujours en cours au Japon. Ça tombe bien, elle est bien à mon goût !