Invité par une classe de lycéens qui ont préparé une exposition de ses oeuvres, l'ex-grand photographe de guerre Rop Claassens meurt au cours d'une prise d'otages qui tourne mal. Quelques mois plus tard, sa maison est rachetée par Dom, le propriétaire et tenancier du Dominus Bar, et Judith, son associée, pour transformation et revente. Mais ils découvrent rapidement que Claassens ne vivait pas seul, contrairement à ce que tout le monde croyait savoir, puisqu'un studio sous les combles contient des vêtements féminins. Tous deux, aidés par cette mystérieuse Laura récemment embauchée par Dom comme barmaid et archiviste, et par Denis, un journaliste client de Dom, et qui a bien connu Claassens, décident de découvrir l'identité de cette jeune femme.
Ce roman qui frôle sans cesse le polar, sans vraiment appartenir à ce genre, est écrit dans une langue drue, imagée, aussi gouleyante que ces bières vendues par Dom et Laura, émaillée de citations discrètes. Les personnages sont plus vrais que nature, pleins de facettes et de contradictions, à commencer par Claassens.
Les multiples coïncidences qui entretissent la vie de ces différentes personnes sont tellement incrédibles qu'elles conduisent à penser que ce roman n'en est un qu'en apparence, et que l'auteur veut parler d'autre chose, par exemple de la guerre en général et de la Seconde en particulier, et des traces que le nazisme a laissées en Belgique et dans le Nord de la France.
A la fois plaisante et instructive, cette histoire fait en tout cas passer un bon moment de lecture.