Cora est une vieille dame, veuve, aigrie, shootée aux médicaments de toute sorte. Ses enfants, inquiets pour sa santé, décident de l'envoyer dans une résidence médicalisée pour personnes âgées.
Elle se voit donc contrainte de quitter sa maison chérie, et sa chienne adorée pour venir s'enfermer dans une toute petite chambre, et pour côtoyer jour après jour d'autres vieux et vieilles tous plus fous les uns que les autres.
Sa petite-fille lui offre un cahier et un joli stylo. Pour s'occuper, Cora commence à écrire, à raconter son quotidien parmi les autres pensionnaires, puis petit à petit, elle se confie de plus en plus. Les souvenirs de sa vie passée ressurgissent, se mêlant aux péripéties du présent, sa rencontre avec son mari, et sa rencontre avec celui qui pourrait bien le remplacer, ses ennuis de jeune fille, ses problèmes avec un cambrioleur mystérieux, son amitié avec un infirmier, tout se mélange avec bonheur.
Au fil des pages et des souvenirs, les drames qu'elle a connus dans sa vie de jeune fille, de femme, de jeune mère, refont surface. Ecrire lui permet de les mettre en mots pour enfin les accepter.
C'est plein d'humour, d'émotion, et cela se lit avec un grand plaisir. Les personnages sont admirablement dessinés, on les visualise très facilement. Surtout la vieille "singe-araignée" qui grimpe et se faufile partout...
Cora tombe à nouveau amoureuse, et lire dans son journal ses émois de jeune fille de quatre-vingt deux ans donne le sourire et la pêche au lecteur, mais, en même temps qu'elle, on doute un peu de la sincérité de Vitus. Comme elle, on veut encore croire au prince charmant.
L'histoire de ses malheurs passés, racontés avec sobriété et sans sentimentalisme exacerbé, donne un peu plus de profondeur et d'humanité au personnage.
Une lecture bien agréable.