Ce roman est une lettre, une longue lettre que le narrateur, Victor, adresse à Charles Edouard, biographe et ami de son père, l'écrivain Edouard Ella. Il y raconte la lente désunion de ses parents, ce fossé qui se creuse, cette palissade qui petit à petit se dresse entre ces deux êtres que tout sépare et qui pourtant se sont aimés.
La langue d'Eugène Ebodé est belle, poétique, chantante. Il nous conte une histoire de famille par la voix dun des fils qui assiste impuissant à la séparation de ses parents. Un couple mixte comme il en existe tant, un exemple de métissage, la frontière entre deux pays et deux cultures.
Maintenant, je ne sais quoi penser de cet ouvrage. J'ai aimé la musique du texte mais sans réellement comprendre lhistoire. Suis-je face à une autobiographie déguisée ? Que voulait vraiment nous raconter l'auteur ? Selon les critiques que j'avais pu lire, je devais m'attendre à un récit sur le métissage, la difficulté d'être à cheval entre deux cultures, ni tout à fait l'une ni tout à fait l'autre. Je n'ai retenu qu'une suite de petits moments, d'instants de la vie d'un fils qui raconte son père, sans trouver de liens entre eux. Je suis persuadée qu'il y a un niveau de lecture auquel je n'ai pas réussi à accéder. Clairement, ce n'est pas ma tasse de thé littéraire.