Les Chroniques de l'Imaginaire

Conan

Le masque d'Acheron était une relique d'une grande puissance, qui permettait à celui qui le portait de contrôler le monde. Façonné par des sorciers, il fut brisé par des cimmériens, de puissants barbares, qui désiraient que le monde retrouve sa liberté. Chaque chef de tribu emporta avec lui un morceau du masque pour le dissimuler aux yeux de tous et que personne ne puisse plus jamais le porter. Corin était un de ces chefs. Un jour, lors d'une bataille, sa femme fut blessée alors qu'elle était enceinte. Corin dut lui extraire son enfant de ses entrailles. Il se prénommerait Conan.

En grandissant, Conan devint un enfant un peu à part. Endurci par la vie des cimmériens, il ne se mêlait pas trop aux autres. Mais lors d'un rite de passage durant lequel d'autres barbares cherchèrent à tendre une embuscade aux jeunes en passe de devenir des hommes, Conan revint avec toutes leurs têtes. Malgré son jeune âge et l'expérience de ses adversaires, son audace et sa fureur en vinrent à bout. Mais la vie de Conan allait basculer quand les hordes de Khalar Zym, un puissant chef de guerre à la recherche des morceaux du masque d'Acheron, massacrèrent son village. Conan dut assister impuissant à la mort de son père. Et il promit de se venger.

Des années plus tard, Conan est devenu un puissant et valeureux guerrier. Entouré d'amis fidèles, il vit de vols et de contrats en tant que mercenaires. Mais il est une chose qu'il ne supporte pas : l'esclavage. Alors qu'il délivre des esclaves, il va faire la connaissance d'Ela-Shan, un voleur qui n'oubliera pas sa dette. De son côté, Conan n'oublie pas non plus celui qui a ravagé son monde : Khalar Zym. Quand il va à nouveau en entendre parler, il va tout faire pour assouvir sa vengeance.

Après Conan le Barbare et Conan le Destructeur (dont on ne retiendra que le premier véritablement), tous les deux avec Arnold Schwarzeneger, voici que le mythe Conan revient sur les écrans. Les écrits de Robert E. Howard et son barbare légendaire reviennent sur le devant de la scène avec cette super production musclée. Conan est joué par Jason Momoa, que l'on aura vu aussi dans la première saison de Game of Thrones, dans le rôle de Khal Drogo. Il incarne bien cette montagne de muscles qui n'est pas réputée pour évoluer dans la finesse. Stephen Lang, de son côté, joue un méchant fougueux et sanguin. On est loin du personnage interprété par James Earl Jones dans Conan le Barbare. Il n'y a pas non plus la même magie. Il est inévitable de comparer les deux œuvres, même si ce nouveau Conan ne cherche en rien à ressembler à son grand frère.

Les combats sont plus modernes dans la manière dont ils sont filmés. C'est très rythmé, vif, incisif et, comme souvent, on ne sait pas forcément ce qu'on regarde (il faudrait parfois que les monteurs se calment un peu pour poser les plans devant nos yeux). Certains sont pourtant bien pensés (comme celui avec les golems de sable), d'autres sont trop longs et pas forcément bien faits (celui avec le kraken).

Les personnages secondaires manquent par contre de saveur. Le grand méchant n'a pas de charisme, sa fille est assez ridicule (Rose McGowan) et même la belle ne reste pas dans les mémoires (Rachel Nichols). À la rigueur, le personnage d'Ela-Shan (Saïd Taghmaoui) est celui qui est le plus intéressant, mais on le voit assez peu.

Conan est donc un film qui se laisse regarder, mais qui ne deviendra jamais, comme son prédécesseur, une référence.