Peu à peu, la Terre ralentit. Et ralentit. Et encore. Et si, au début, les médias affichaient tous les jours les minutes "gagnées", ils cessent rapidement de le faire, avec leur allongement constant. Les conséquences sont de plus en plus marquées : d'abord importantes sur les oiseaux, qui meurent en masse, elles ne cessent d'empirer, avec les marées, et les courants marins, qui changent, des variations du champ magnétique terrestre, les radiations solaires de plus en plus fortes.
Les gouvernements décident de garder le rythme de vingt quatre heures pour toutes les activités sociales, mais un bon nombre de gens le refusent, et veulent vivre au rythme solaire, ne supportant pas, par exemple, de se lever à 7h du matin en pleine nuit. D'abord considérés comme des originaux, ils sont peu à peu stigmatisés.
Nous voyons ces changements par les yeux de Julia, une toute jeune adolescente de douze ans, qui affronte à la fois ces effrayants changements, les tourments de son âge, et des fluctuations dans le couple de ses parents.
L'un des points faibles de ce roman, dont l'idée de départ est brillante, est que la cause du phénomène n'est pas évoquée, fût-ce seulement au titre de supputation. Un autre est l'américano-centrisme qui fait que l'on n'a qu'une idée très imprécise de l'aspect géo-politique planétaire des évènements. C'est comme une "apocalypse douce" à laquelle l'auteure nous convie, et d'autant qu'elle a choisi le point de vue de deux adolescents qui sont soucieux de bien autre chose que de l'état du monde, et à qui beaucoup de choses échappent.
Pour le lecteur de Science-Fiction, c'est quand même frustrant. Inversement, ce livre peut intéresser des lecteurs qui ne sont pas a priori des fans du genre. En effet, l'idée de départ est bien développée, les personnages sont intéressants et crédibles, et en somme ce premier roman est tout à fait prometteur.