Les Chroniques de l'Imaginaire

Les hors-la-loi (Fairy Quest - 1) - Jenkins, Paul & Ramos, Humberto

Un enfant, juste avant de dormir, veut que sa maman lui raconte une histoire, celle du "Chap'ron rouze". Il était une fois…
Et voilà que l'on retrouve le Petit Chaperon Rouge qui se balade dans la forêt. Un immense loup va lui sauter dessus. En tentant de s'échapper, elle va se prendre les pieds dans une branche et tomber. Le loup est sur elle, c'en est fini… sauf que non, les deux éclatent de rire. La jeune fille a apporté un os géant à son ami grognon puis ils se quittent en se donnant rendez-vous chez la grand-mère de la jeune fille.

Plus loin un homme, Grimm, surveille la scène. Il est persuadé que la phrase "le dernier arrivé est une poule mouillée" ne fait pas partie du script original. Le Petit Chaperon Rouge aura donc une faute, pour digression. C'est qu'à Bois-des-Contes, on ne plaisante pas avec les histoires, qu'il faut jouer, rejouer et rejouer encore et toujours. Si cela convient à la majorité des personnages, certains n'en peuvent plus. De ceux qui veulent juste apporter quelques variantes à ceux qui veulent une véritable révolution, il y a des volontés de changement qui se font entendre. Ce qui n'est pas du tout du goût de Grimm. Il va donc mettre en branle son équipe répressive pour s'occuper de tout ça.

L'idée était prometteuse : les contes classiques que l'on connait se jouent tous dans une partie d'un monde, sous la houlette de Grimm, inventeur et superviseur. Mais des personnages en ont assez et se révoltent parce qu'ils veulent faire évoluer les contes, et donc la société, ce qui est inacceptable pour le pouvoir en place. À travers le personnage du Petit Chaperon Rouge, on va donc suivre la fuite en avant d'une enfant qui veut juste pouvoir être l'amie d'un loup et qu'on ne la réprimande pas à chaque pas de travers. L'ambiance du monde de Bois-des-Contes est bien rendue au travers du dessin de Humberto Ramos. C'est un trait moderne et dynamique que les couleurs de Leonardo Olea affutent. Par contre, j'ai trouvé que le scénario s'enchainait par moment un peu trop rapidement, passant du coq à l'âne sans prévenir. Cela voulait certainement donner une idée de rapidité, d'urgence, dans l'histoire, mais cela finit par avoir un côté brouillon désagréable. Il aurait fallu certainement quelques pages en plus dans le tome pour gommer cette impression.

Ce premier tome de Fairy Quest introduit une histoire intéressante, dont j'aimerais bien connaitre la suite. Dommage que la méthode n'ait pas été optimale.