Nous sommes en mars 1777, et Samuel Prescott, un corsaire aussi connu sous le nom de Black Crow, est seul en Afrique noire avec ses souvenirs. L'homme est un excellent pisteur, et il est sur les traces de Van Steenvoorde et de ses hommes, partis à la recherche d'un trèsor fabuleux, au mépris de toute loyauté, comme bien souvent dans ces cas-là. Van Steenvorde est notamment accompagné de ses deux jolies jeunes filles, et il porte un curieux astrolabe dont personne ne connaît la véritable origine, ni la véritable utilité.
Les choses tournent très mal pour le groupe en question : au niveau de l'arbre des hollandais, des indigènes massacrent une bonne partie des porteurs de Van Steenvoorde, découverts gisants par Prescott. La piste qui mène vers les survivants, dont Van Steenvoorde lui-même et ses deux filles, est facile à suivre, et le corsaire s'y attache une nouvelle fois, lui qui doit absolument veiller sur le néerlandais, afin que Jack, le frère de sa défunte épouse, puisse éviter le gibet flamand.
Mais ce que Black Crow ignore, c'est que l'homme qu'il a juré de protéger est maintenant mort depuis bien longtemps, juste après le départ des Flandres du Revenge... C'est dans de sombres cachots que l'on retrouve Van Steenvoorde et ses compagnons. Le groupe a été épargné, mais cela fait plusieurs jours qu'ils croupissent là, attachés aux murs, en attendant que leurs geôliers décident de leur sort... Les seules manquantes à l'appel sont les deux filles du hollandais, qui peuvent percer de leur côté les vrais secrets du trésor de ces lieux.
La série Black Crow trouve un terme avec ce toujours très réussi troisième tome. On y retrouve évidemment les dessins sans failles de Jean-Yves Delitte, toujours à l'aise même si l'action se passe beaucoup plus sur la terre qu'en mer ! Les bateaux sont rares dans ce tome, où l'occasion est surtout donnée d'admirer de larges paysages africains, et les animaux qui habitent ces immensités. Le tome est aussi bien sûr l'occasion d'en savoir un peu plus sur les origines du corsaire, et sur le pourquoi des peintures qui ornent son visage depuis le premier tome, paru à l'époque à l'occasion des quarante ans des éditions Glénat.
Au niveau du scénario, le tome reste vaste, intelligent, et diablement prenant, empruntant des scènes tout droit sorties des meilleurs Indiana Jones ! Les décapitations et autres pièges mortels sont ainsi légion dans ce tome, et les surprises également. Inutile d'en dévoiler plus : ce dernier tome tient toutes ses promesses, et promet à la série de ne pas tomber dans les oubliettes. Une série à lire et à relire, sans aucun problème.
