Les dragons... Des créatures séculaires que Ulydas, roi des Drakonspacci, a juré de tuer jusqu'au dernier. Pour cela, Ulydas est accompagné d'Adamantis, son jeune frère, de Shankda l'amazone, et quelques autres étranges compagnons guerriers. Les dragons à tuer sont au nombre de sept, et il se trouve que c'est un shaman qui est capable de déterminer l'endroit de la prochaine rencontre, en se baignant quelques heures dans le sang du dernier dragon tué.
C'est d'abord un dragon en forme d'hydre que l'équipe affronte, avant de se rendre compte qu'il faudra affronter le suivant dans un océan... Ulydas est un roi sage et réfléchi, en tout cas au premier abord, alors que son jeune frère est beaucoup plus impétueux. Ainsi, Adamantis ne supporte pas Shankda, qui est une femme, et qui à ce titre ne peut pas faire une bonne guerrière. Cette dernière est là pour venger toutes ses soeurs, qui ont été brûlées par l'un des dragons à combattre.
Le groupe est confronté aux croyances des peuples qu'ils rencontrent, comme ce village de marins qui refusent d'embarquer une fille, sous prétexte que leurs ancêtres ont été joués par des femmes. Ulydas devra jouer de force et d'intelligence pour parvenir à ses fins, en traversant chacune des épreuves en sachant qu'il sera censé mourir pour sauver Adamantis, et en lui dévoilant peu à peu pourquoi il a du être banni par son propre père, en étant plus jeune.
Sylvain Guinebaud est aux crayons pour assurer les planches de cet album... De quoi rappeler immédiatement le troisième tome de La geste des chevaliers dragons, qu'il avait déjà assuré, avec Ange au scénario. Nous tenons de ce côté là un tome d'une grande beauté et d'une grande finesse. Les dragons sont tous aussi réussis graphiquement les uns que les autres, et les auteurs nous gratifient de quelques pleines pages qui n'ont rien à envier à la série susnommée de chez Soleil.
Guinebaud sait parfaitement dessiner les femmes, et il nous le rappelle une fois de plus avec cette Shankda toute en forme et en mouvement, même si le dessinateur a parfois franchement exagéré sur la poitrine de cette dernière. Une vraie réussite sur les dessins donc, avec des explosions de couleurs et des décors parfaitement maîtrisés.
La narration de ce tome de Sept est également très fluide. A la différence de certains autres tomes de la série, le lecteur n'aura jamais l'impression d'un personnage de trop, ou d'un autre manquant : le nombre de sept dragons est parfaitement naturel, et fait clairement oublier le cahier des charges directeur de la série. Les relations entre les personnages sont travaillées, en tout cas autant qu'elles peuvent l'être dans un one-shot.
En définitive, un tome de Sept vaste, parfaitement maîtrisé, et qui saura se faire remarquer, ce qui n'est pas le cas de tous les tomes de cette désormais double série.