Tandis que son père et son frère, tous deux des Faucons d'Argent, étaient partis en mission, le jeune Danaël jouait avec Saryn, la fille d'Alghar, un autre membre de ce groupe armé d'élite. Il jouait à être un Faucon d'Argent et elle Darkhell, le sorcier maléfique. Seulement Saryn n'était pas une jeune fille comme les autres et était capable, même avec des épées en bois, de mettre une dérouillée à Danaël. Mais tous les deux s'amusaient bien. C'est alors qu'Ikaël, le frère de Danaël, revint en compagnie d'Alghar avec le corps sans vie de leur père, un commandant de la troupe. L'envie de devenir Faucon d'Argent ne tarie pas dans ses veines, bien au contraire. Et il fit tout pour appartenir à ce corps armé.
Le roi Larbosa envoya un jour les Faucons au royaume de Sabledoray pour se mettre au service du prince Halan. Il doit bientôt épouser la princesse Jadina d'Orchida mais elle a été récemment victime de plusieurs tentatives d'enlèvement de la part des sbires de Darkhell. Elle voyage donc de manière anonyme sous la coupe de quatre soldats dorallien. Mais le prince souhaiterait que les Faucons terminent le trajet avec elle. Ainsi sa promise serait assurée d'arriver sans encombre là où son mariage doit être célébré.
Mais c'est sans compter sur Darkhell, sa ténacité et celui qu'il va envoyer pour accomplir cette mission : Raptor, l'ombre verte.
Après quatorze tomes, Les Légendaires s'offrent un spin-off. Patrick Sobral est toujours aux manettes mais il laisse le dessin et les couleurs à une jeune dessinatrice, Nadine Saint-Pol, surnommée Nadou. Ce n'est pas simple de reprendre une série aussi avancée et d'en garder une cohérence visuelle. Eh bien, on peut dire que Nadou s'en sort à merveille. Pendant la lecture, on se croirait à lire du Sobral, tout en se rendant compte qu'il y a quelques subtilités qui changent. J'ai beaucoup aimé cet effort qui a été fait de forcer dans une direction que la série prend depuis longtemps tout en laissant une certaine latitude pour exprimer un talent certain. Parce que Nadou a du talent, on ne peut le cacher. Elle s'occupe aussi de la colorisation et, là encore, le cahier des charges est parfaitement respecté. On retrouve bien les couleurs que l'on a l'habitude de voir mais peut-être avec une luminosité parfois différente. Bref, c'est du bon boulot.
Côté scénario, Patrick Sobral nous livre une histoire qui va nous narrer la rencontre entre Danaël et Jadina. Mais nous allons aussi rencontrer Tenebris et Darkhell, à l'époque où tous les deux uvraient pour le mal. Tout cela donne un récit rythmé qui n'est surtout pas dénué d'intérêt. On pourra bien sûr forcément voir le côté mercantile de cette nouvelle série, mais, franchement, parmi les lecteurs de Les Légendaires, qui ne s'est jamais posé la question de ce qu'il s'était passé avant l'incident Jovénia ? Et donc, l'histoire a toute son utilité et se justifie amplement. Justement, attendre que la série mère soit aussi avancée est bien la preuve que Patrick Sobral a souhaité que les choses se fassent dans l'ordre. Donc, avec un bon scénario, un bon dessin et une cohérence qui reste intacte, je trouve que Les Légendaires - Origines, se justifie totalement, sans aucun doute possible.
Espérons que la série trouve son public (mais je n'ai pas trop de doute là-dessus) pour qu'on en apprenne encore plus sur le passé de notre équipe de héros favorite.
