En cette soirée dété 1797, Marie-Adélaïde Lenormand, dite La Sibylle, se dirige dans la nuit par instinct. Elle senfonce dans les rues de Paris à la recherche dune femme qui vient de mourir dans une lente agonie, ponctuée datroces souffrances. Ce meurtre ne ressemble pas aux fréquentes morts violentes de ces temps-ci. Non, la vision de Marie-Adélaïde est différente, au point de lavoir touchée profondément et de linciter à sortir de son cabinet douillet.
Au pied dun bâtiment, La Sibylle y rencontre le citoyen Fouché, serviteur de lombre de Barras. Ce dernier, très sceptique sur la renommée des dons de la pythie, lautorise malgré tout à accéder au lieu du carnage. Marie-Adélaïde a la conviction intime que la défunte jouait un rôle occulte, mais important. Quelque chose a ordonné sa mort.
Occupée à faire le tour de la pièce, La Sibylle revoit la scène se jouer devant elle. Elle revit les derniers instants de la victime, supportant avec elle ses souffrances. Lorsquelle revient à elle, Fouché reste sarcastique, persuadé quelle simule. La voyante lui décrit quand même sa vision. Une sorte de tribunal composé de trois juges a condamné la malheureuse et plusieurs bourreaux ont exécuté la sentence. Mais Fouché refuse son aide pour élucider ce meurtre et la menace si elle persiste dans cette voie, car il redoute un complot.
Marie-Adélaïde ne peut se défaire des cauchemars qui hantent ses nuits à chaque nouveau meurtre, plus horrible que le précédent. Un livre revient sans cesse dans ses songes. Un livre interdit et obscène écrit par le marquis de Sade sous un pseudonyme.
De son côté, Donatien Alphonse François Sade, dit Louis Sade, peste contre le sort qui sacharne. La Révolution la libéré des geôles du roi, mais il est sans le sous et plusieurs créanciers réclament leur argent. La providence frappe à sa porte sous laspect de trois femmes distinguées qui lui commandent une pièce musicale dans le même esprit que son roman : Justine ou les malheurs de la vertu, livre dont le marquis se défend dêtre lauteur. Il a un mois avant la première représentation.
Nicolas Bouchard dépeint personnages et événements historiques dans le cadre de son roman en y intégrant toutes les possibilités que lui offre son imagination fertile. Lauteur achève sa trilogie des Aventures de Marie-Adélaïde Lenormand avec ce dernier opus. Il y prend une liberté de ton digne de loeuvre du marquis de Sade dont il sinspire largement.
Après La sibylle de la Révolution et Le traité des supplices, La sibylle et le marquis mélange intrigue politique et libertinage dans un Paris où la République naissante a bien du mal à saffirmer.