Août 1914. La France déclare la guerre à l'Allemagne et dans les villages sonne l'ordre de mobilisation générale. En Mayenne, Baptiste, comme les autres, se prépare à partir au front, laissant derrière lui sa femme Camille et Jules, leur petit garçon. Baptiste prend la nouvelle avec courage ; il pense quitter son foyer pour quelques mois seulement. Le jour du départ arrive et Camille lui confie une amulette. Elle lui fait promettre de la glisser autour de son cou et de ne jamais la retirer.
Les premières semaines, Baptiste ressent le manque de sa famille, mais cette sensation désagréable est apaisée par les lettres qu'ils réussissent à échanger régulièrement. Les premiers combats arrivent, et le jeune homme s'en tire sans aucune égratignure. Autour de lui ses camarades tombent, mais Baptiste semble bel et bien protégé par le talisman de Camille.
C'est alors que Baptiste reçoit une terrible nouvelle qui va bouleverser sa vie et le faire plonger dans la folie.
1914 constitue une introduction vraiment alléchante au diptyque Le long hiver. L'intrigue mêle la grande histoire (la guerre 14-18) à la féerie. Dans 1914, si on est immédiatement plongé dans l'atmosphère de cette guerre, la féerie se fait pour l'instant très discrète, n'apparaissant que par petites touches : ici une légende sur un chevalier en armure blanche ayant mis les allemands en fuite ; là une biche blanche fixant un jeune soldat droit dans les yeux ; un peu plus loin la silhouette d'une fillette aux habits brodés d'or... C'est tout ce que l'on perçoit pour l'instant, et ça donne vraiment envie de découvrir la suite.
Une autre grande qualité de ce premier tome : la manière dont Patrick Mallet lie l'histoire et l'intime en nous faisant suivre l'intrigue par le biais du destin d'un seul personnage.
Un premier tome parfaitement réussi qui donne envie de se précipiter sur la suite (sortie prévue en août 2012).