Maharao Raja Raghubir Singh Bahadur Du Bundi vint d'Inde et compte passer quelques jours en Italie, au bord du lac de Côme, en cette année 1917. Ce séjour, qui aurait pu tout à fait n'être qu'un voyage touristique est en fait une diversion pour qu'il puisse rencontrer des agents de l'Axe avec lesquels il veut pactiser. Maharao Raja Raghubir Singh Bahadur a en effet compris que les anglais ne pouvait se trouver sur tous les fronts en même temps et ne pourrait s'opposer à ce qu'il déclare l'indépendance de sa région. Bien entendu, cela ne plait pas du tout aux anglais et ils vont dépêcher un homme sur place pour régler la situation. Seulement, cet agent est aussi coincé et sombre que l'indien est dévergondé. D'ailleurs, c'est que va apprendre Rosemarina, une employée de la villa d'Este dans laquelle va séjourner le mahârâja, ses femmes ainsi que le reste de sa suite.
Sur fond de guerre et d'indépendance, Mahârâja nous propose un récit coquin mettant en scène un homme venant du pays du kama sutra et qui semble en avoir compris quelques concepts. Pour une fois dans ce genre de récit, l'histoire n'est pas reléguée au second plan. Ce ne sont pas simplement des scènes de sexe qui s'enchainent mais une véritable intrigue qui se déroule. Certes, les scènes sexuelles ponctuent régulièrement le récit, mais elles n'envahissent pas non plus les pages de la bande dessinée.
Du point de vue du dessin, Artoupan nous propose un trait très agréable. Son dessin n'est pas très détaillé, mais l'ensemble dessin et couleurs forment un tout vraiment très parlant à l'il. Moderne, son dessin rappelle parfois des choses plus anciennes dans la manière d'exprimer des émotions, comme en page 44 où les traits de fureur ne sont pas sans rappeler un certain Hergé.
Mahârâja est donc une bande dessinée pornographique, certes, mais qui se démarque des autres productions par son sens de l'esthétisme et, surtout, par son scénario qui va bien plus loin que ce qu'on a l'habitude de lire dans ce genre de titre.