Les Chroniques de l'Imaginaire

La fin de l'innocence (L'assassin qu'elle mérite - 2) - Lupano, Wilfrid & Corboz, Yannick

Victor s'est rendu compte de l'utilisation que Klement et Alec ont fait de lui. Fou de rage, il a voulu se venger en les tuant mais n'a réussi qu'à blesser Klement avant de s'enfuir. A défaut d'arrêter le bon coupable, la police a mis la main sur le père de Victor.

Victor de son côté est recueilli par Hermann. Au chômage, alcoolique, antisémite et violent, l'homme fait part à Victor de ses théories anti juives. Victor l'écoute avec attention et décide d'utiliser les idées de son nouvel ami pour parvenir à ses fins. Il fait croire à Hermann que le juge à même de libérer son père est juif. Les deux hommes kidnappent Mathilde, une prostituée dont le magistrat est fou amoureux, afin de faire libérer le père de Victor. Cette manœuvre en apparence simple va avoir des conséquences dramatiques...

Un second tome tout aussi abouti que Art nouveau. Klement et Alec, les deux sinistres noceurs à l'origine de la dépravation de Victor, s'y font plus discrets, n'apparaissant qu'en début et fin de volume. On suit surtout le parcours de Victor qui s'enfonce profondément dans la violence et la déchéance, malgré un désir - de plus en plus ténu, c'est vrai - de se racheter une fois ses fautes commises. La fin de l'innocence porte bien son nom. Tous les personnages y sont tortueux, violents, dépressifs. Seuls les enfants tirent leur épingle du jeu et portent sur ce déchaînement malsain de grands yeux stupéfaits.

Le scénario intelligent et ambitieux de Lupano est mis en images par Corboz qui nous offre un trait plus épuré que dans le premier tome. Si le dessin est ainsi plus net, je lui ai aussi trouvé moins de caractère que dans Art nouveau.

Hormis ce détail, La fin de l'innocence est un excellent tome à la hauteur du précédent. Vivement la suite !