John Dusk est un super-héros au service des autorités. Il va là où la police ne peut pas se rendre, en compagnie d'autres super héros, comme Alpha Bitch ou encore le Dévot. À la veille du procès Coleman, un psychopathe qui tuait et démembrait des enfants pour reconstruire une poupée parfaite selon ses critères et que John Dusk a arrêté, John fait encore des cauchemars sur cette arrestation et l'horreur qu'il a pu découvrir dans l'antre de Coleman. Karen, sa petite amie et flic, essaye de le rassurer ; quand le procès sera passé, toutes ses visions passeront elles aussi. Mais John n'en est pas si sûr. Karen, de son côté, enquête sur des meurtres impossibles : les victimes ont toutes été tuées vraisemblablement par une balle, mais aucune balle, aucune douille, aucune trace de poudre n'a été retrouvée. Du coup, les enquêteurs pensent que le meurtrier est un flic. Un flic justicier. Parce que toutes les victimes sont des crapules, violeurs ou encore des types qui tabassaient leur femme, mais qui ont purgé leur peine de prison. Seulement, rien pour l'instant ne permet de prouver ses suppositions. Karen doit donc marcher sur des ufs quand elle en parle. Elle est relativement proche de la vérité à ceci près que le justicier est un supra, une personne avec des pouvoirs. Des supra qui sont aussi des flics, il n'y en a pas cinquante dans la ville. Et John Dusk est lui aussi sur la liste.
Le thème du super-héros qui un jour bascule du mauvais côté avait déjà été abordé dans Irrécupérable. Ici, John Dusk n'est pas un héros aussi puissant. Et son revirement n'est pas aussi profond. En effet, il est plus dans la même veine qu'un Dexter, ne tuant que des gens qui sont eux-mêmes des dangers pour les autres. Ceux qui la société n'a pas suffisamment puni à ses yeux. Ceux qui ne manqueront pas tant que ça quand ils ne seront plus là. Seulement se pose toujours la même question : comment une même personne peut-elle être à la fois juge et bourreau ? On sait qu'une telle chose amène forcément à une dérive totalitaire. Parce qu'une fois que les hommes ont du pouvoir, ils en veulent toujours plus et surtout ils l'utilisent de plus en plus mal. Aucun exemple dans l'histoire n'a démontré le contraire.
Ce qui est intéressant, c'est de suivre le processus qui amène une personne qui est du côté de la justice depuis toujours vers un assassin qui, au fil du temps, y prend goût et ne regrette pas ses actes. Est-ce pour autant qu'une telle personne devient inhumaine ? Justement, non. C'est ça qui est très intéressant dans Absolution. Rien n'est ni tout noir ni tout blanc. Comme chacun d'entre nous. Christos Gage a bien réussit son scénario et j'espère que la suite sera du même acabit.
Roberto Viacava, quant à lui, assure un dessin de bonne qualité. Je n'ai pas de commentaires particuliers à faire dessus. Il est dans la veine comic actuelle, dans une bonne moyenne. On découvrira aussi des couvertures, que personnellement j'aime beaucoup, de Juan Jose Ryp. Après, c'est un style que je peux comprendre qu'on n'aime pas, parce que très chargé. En tout cas, la partie graphique est bonne et le produit final est de qualité et fait passer un excellent moment de lecture. Les éditions Glénat ont décidément décidé de nous sortir du lourd, et on ne va pas s'en plaindre.