Les cadavres horriblement mutilés s'amoncellent, à Londres. L'inspecteur Cotford ne sait plus vraiment où donner de la tête, et c'est encore celui qui s'en sort le mieux, parmi ses collègues inspecteurs londoniens. Une prostituée vient d'être découverte violemment décapitée, et l'homme qui l'accompagnait, Harker, est retrouvé empalé en plein centre ville ! De quoi mettre la puce à l'oreille de la veuve, madame Harker, qui reste étonnament jeune et jolie depuis qu'elle a accouché de son fils, Quincey, un gaillard solidement bâti et féru de théâtre, à présent...
Mais ce dernier fouille dans le passé de ses parents, et découvre la vérité à propos de ses parents. Apparemment, il existe un lien entre Dracula, un monstre vampire ayant existé il y a bien vingt-cinq ans, et sa mère. La relation en question explique ce qui ressemble à une jeunesse éternelle... Madame Harker nie en bloc, et elle ne souhaite pas que son fils fouille plus encore dans le passé, craignant que quelque démon actuel ne le prenne en chasse...
Mais Quincey est maintenant décidé à approfondir ses recherches, aidé en cela de l'acteur roumain Basarab, ainsi que d'anciennes connaissances de ses parents, comme ce Lord Godalming qui a bien connu ses parents à l'époque. Enfin, Van Helsing est également dans la capitale à présent : de vieux démons refont surface, et d'anciennes connaissances se rassemblent désormais.
Le récit s'enchaîne à un bon train dans ce second tome de Dracula l'immortel, une série tirée d'un roman de Dacre Stoker (dont l'aïeul n'était autre que Bram Stoker lui-même, c'est-à-dire l'auteur du roman Dracula en personne). La série présentée ici se situe encore vingt-cinq ans après les évènements racontés dans le roman de Bram Stoker. Le célèbre vampire empaleur Vlad Tepes n'est peut-être pas si vaincu que cela, au vu des évènements sanglants qui se déroulent...
Le graphisme reste bien entendu volontairement glauque et sombre avec ce second tome. Piotr Kowalski use de grands aplats sombres du plus bel effet, avec un dessin fin et toujours plein de mouvements. Le dessin est toujours aussi fluide et rend la lecture tout à fait agréable. Les plans sont également recherchés et bien trouvés, même si on pourra déplorer le manque de décors sur certaines planches qui restent souvent axées sur des dialogues de personnages.
Pour autant, les ambiances froides sont mises en avant, notamment au niveau des cauchemars des personnages, ou dans les cimetières visités la nuit. Ce tome ne parle pas que de Dracula, mais commence à nous laisser entrevoir des personnages comme Jack l'éventreur ou encore Elisabeth Bathory, une comtesse qui avait pour habitude de se baigner dans le sang des jeunes filles pour conserver une jeunesse éternelle.
Un livre qui mêle l'horreur maîtrisée et le polar, graphiquement bien réussi : pas forcément d'une grande originalité, mais d'une bonne efficacité toutefois ! Vous pourrez continuer à préférer Les chroniques de Légion, qui sont dans le même thème...