Les Chroniques de l'Imaginaire

Sexe au Vatican – enquête sur la face cachée de l’église - Abbate, Carmelo

En juillet 2010, le magazine Panorama publie un article de Carmelo Abbate sur le milieu gay de Rome intitulé : "Les folles nuits des prêtres gays". Son enquête provoque un scandale et le Vatican réagit par une déclaration officielle qui invite tous les ecclésiastiques concernés à se dévoiler et à renoncer à la prêtrise.

Durant un an, Carmelo Abbate approfondit ses investigations dans Sexe au Vatican – Enquête sur la face cachée de l'Eglise. La question de l'homosexualité est élargie aux relations complexes et conflictuelles que les catholiques entretiennent avec la sexualité en général. Les vicissitudes du clergé romain, les questions posées par le célibat des prêtres, le voeu de chasteté et les abus commis à l'intérieur de l’Eglise. Ce document dénonce non pas les individus, mais le culte du secret qui règne au sein de l'Eglise.

Au fil des siècles, l'Eglise catholique romaine s'est protégée et structurée comme une tour de Babel. La direction qu'elle a prise est dominée par la volonté de s'agrandir tout en se protégeant. L'isolement dans lequelle elle s'est établie est au détriment de l'humain. Carmelo Abbate émaille son enquête de confessions d'hommes et de femmes de toutes nationalités portant l'habit qui sont tiraillés entre leur amour pour Dieu et leur désir d'avoir quelqu'un à leurs côtés. Nombre d'ecclésiastiques mènent une double vie et l'Eglise garde un silence hypocrite sur le sujet. Certains prêtres ont une femme et des enfants – à qui on interdit de dire papa. D'autres ont des maîtresses ou des amants. Toutes ces personnes sont en souffrance, obligées de vivre dans un mensonge pesant. L'Eglise invite les femmes de prêtres enceintes à avorter ou à abandonner leur enfant. Celles qui persistent à vouloir les garder sont contraintes de signer des contrats de confidentialité pour obtenir une pension.

Aujourd'hui, il devient nécessaire que l'Eglise catholique abandonne l'illusion d’être le centre du monde. L'ordination des femmes, le célibat des prêtres, le voeu de chasteté ne sont pas des règles imposées par Jésus. Elles ont été édictées par des lois inhumaines, en 1545, lors du concile de Trente. Dieu est amour et pas sexophobe.

Mais l'Eglise n'évolue pas sur ce point, alors même qu'un appel lancé contre le célibat imposé a été signé en 1970 par un certain Joseph Ratzinger, l'actuel Benoît XVI.

L’engagement pour un ministère catholique est un fardeau inutile et pesant. Et si l'on considérait la prêtrise comme un métier, quel employeur aujourd’hui oserait imposer sur un contrat d'engagement des clauses restrictives sur la vie sexuelle de son employé ?