Qui ne connaît pas Jane Eyre ? L'incarnation de l'héroïne pauvre, sans famille (ou qui serait mieux sans), laide et vertueuse, trouvant dans son maître l'homme de sa vie, le père de substitution, le Pygmalion et l'amant fantasmé ?
Malgré l'évolution de la société et des relations hommes-femmes, le duel, car c'est bien parfois d'une lutte qu'il s'agit, entre Rochester, cette homme dominateur, manipulateur et cynique, et Jane Eyre, féministe avant l'heure et indépendante avant tout, reste d'actualité, et ce n'est que lorsque le fauve, dompté par les hommes et par la vie, se soumettra que Jane s'inclinera à son tour devant lui.
Il n'est nul besoin, aujourd'hui, de résumer cette histoire, qui est avant tout une quête initiatique en même temps qu'un descriptif d'une époque, mais on peut néanmoins dire de ce roman qu'il reste d'actualité, la lutte pour un être issu d'un milieu défavorisé pour acquérir ce qu'il mérite : une vie normale, de la reconnaissance, et la paix.
La préface de Dominique Barbéris aide à éclairer d'un jour nouveau ce grand classique de la littérature, et les nombreuses notes expliquées à la fin du roman aident, elles aussi, à éclaircir certains contextes à présent trop oubliés pour nous.
