Dave Gurney, inspecteur vedette du NYPD, est à la retraite à la campagne depuis deux ans. Il a de la peine à oublier son travail et sennuie passablement. Il sest lancé dans un projet artistique basé sur des photos dassassin et de tueurs en série, ce qui est un sujet de tension avec sa femme Madeleine. Il y en a bien dautres, car Dave peine à sadapter à sa nouvelle vie, sans compter que le couple narrive pas à faire le deuil de leur fils de quatre ans mort quinze ans auparavant.
Dans ce tableau peu idyllique de la vie à la campagne, Dave reçoit un mail de Mark Mellery, un ancien compagnon duniversité perdu de vue depuis longtemps. Mark est devenu un écrivain New Age en vogue et anime un centre de renouveau spirituel. Il a reçu une lettre inquiétante dun homme qui lui demande de penser à un nombre au hasard entre un et mille. Il choisit six cents cinquante huit et son interlocuteur a deviné juste. Ensuite il lui envoie des poèmes de plus en plus menaçants. Complètement paniqué, Mellery fait appel à Gurney pour résoudre ce mystère, il pense que les menaces ont un lien avec son passé dalcoolique et de ce quil a pu faire en étant trop saoul pour sen souvenir. Gurney lui conseille à plusieurs reprises de sadresser à la police, mais Mellery refuse obstinément, pensant que les forces de lordre vont semer la zizanie dans son institut réservé à une clientèle fortunée. Mark se fait ensuite égorger sur sa terrasse.
Gurney collabore à lenquête avec la police et il savère rapidement quils sont sur la piste dun sérial killer particulièrement redoutable, les morts se multiplient jusquau dénouement final.
Cest un roman policier à la facture très classique : on a un policier vedette à lâme tourmentée qui mène une enquête complexe en aidant une police locale campagnarde débordée. Son couple vacille et lenquête le distrait de ses soucis personnels. Le portrait des policiers locaux nest vraiment pas flatteur, ils sont tous plus incompétents et arrogants les un que les autres. Le seul qui échappe aux critiques acerbes est un autre inspecteur de New York. La vision de la campagne est plutôt négative, ennui et incompétence.
Gurney remonte peu à peu la piste du tueur, les indices sont semés au fil des pages et le suspense est bien préservé, on ne comprend quà la fin qui est le tueur et pourquoi il agit ainsi. La confrontation entre Gurney et le tueur est très prenante.
Ce livre compte près de 600 pages et même si on ne sy ennuie pas, lintrigue est parfois tirée en longueur et aurait gagné à être plus compacte. Mais cest un polar très classique qui ravira les amateurs du genre. Au niveau de la forme, le livre est divisé en chapitres avec un titre qui informe du contenu des pages qui le composent. Il y avait bien longtemps que je navais plus trouvé ce schéma, qui rattache aussi ce livre aux polars les plus classiques. La fin affaiblit un peu lhistoire, Gurney prend de bonnes résolutions concernant sa vie personnelle, qui sentent un peu les bonnes résolutions de Nouvel An, de celles quon oublie bien vite en janvier. Jai regretté ce happy end, mais il fait aussi partie des canons de la littérature américaine.