Les Chroniques de l'Imaginaire

Vienne la nuit, sonne l'heure (La Cour des Miracles - 3) - Bizien, Jean-Luc

Simon Bloomberg ne sait pas trop quoi faire avec Antonin Genest, son nouveau patient, qui semble délirer à propos d'un trésor que tout le monde serait prêt à lui voler, et qu'il aurait dissimulé dans les catacombes, et qui avoue une jalousie féroce qui lui fait craindre de maltraiter un jour sa femme qui, selon ses dires, le trompe effrontément. Or, l'épouse en question, la jeune et jolie Clémence, au visage délicat marbré de bleus, est également la patiente de l'aliéniste, qui a bien du mal à rester de marbre en sa présence. Troublé, Simon Bloomberg demande à Ulysse de suivre Antonin Genest.

Le personnage central de Jean-Luc Bizien n'est guère à l'honneur dans ce roman où on le voit commettre non seulement des bourdes (tout le monde peut se tromper !) mais des fautes, surtout sur le plan professionnel. Cela a le bon côté de le rendre plus humain, en le montrant aussi faillible. Sarah Englewood aussi perd son côté "vierge de glace", que ce soit sous l'effet de l'effroi choqué ou de l'ivresse gaie. Par ailleurs, on continue ici cette visite du "Paris singulier" de l'époque puisqu'une partie importante de l'action se déroule dans les catacombes.

La thématique de la violence, déclinée sous plusieurs angles, n'épargne aucun des personnages (Ulysse, Gaétan...), qu'ils l'utilisent eux-mêmes, parfois sous une forme soft dont ils peuvent être inconscients, ou en soient victimes.

Ce troisième opus consacré à la Cour des Miracles du Dr Bloomberg est excellent, comme son prédécesseur, et on ne peut qu'attendre avec impatience une suite aux démêlés du ténébreux docteur et de sa trop jolie gouvernante. A ce propos, d'ailleurs, si le roman peut se lire seul, il n'en est pas moins le troisième tome d'une série, et le lecteur en profitera davantage s'il a lu les précédents opus.