Les Chroniques de l'Imaginaire

La vierge rouge (Furya - 1) - Fonteneau, Jean-Louis & Simonacci, Matteo

Depuis près de vingt ans, Hans et Eva Jünger, le père et la fille, naviguent sur les fleuves de l'Amazonie dans un vieux sous-marin de la marine de guerre du IIIème Reich ! A l'abris derrière de l'acier germanique et des monstres végétaux de l'immensité verte, la vie est simple et insouciante, au milieu de nulle part.

Hans se saoule en écoutant de vieux disques et Eva profite de l'inconscience paternelle pour rencontrer les indigènes qui peuplent la forêt et s'y faire des amis. Elle participe même aux cérémonies réservées aux adolescents des tribus. La vie est simple et belle, loin de tout.

Mais, petit à petit, les rêves d'Eva se changent en cauchemars habités de vieilles sorcières noires, tandis que la civilisation et sa corruption se rapprochent...

Du premier abord, Furya est une simple aventure écologique. Un histoire de lutte entre les bons, les indigènes, et les méchants, les très mauvais, corrompus, avides de pouvoir et richesses, armés jusqu'aux dents, sans scrupule,... bref, vous m'avez compris, des très très méchants pas beaux. La forêt regorge de ressources rares et ces derniers veulent s'en emparer par tous les moyens.

Rien de très emballant, me direz-vous. J'en conviens. Fonteneau, le scénariste, a eu l'idée d'ajouter une facette fantastique à l'histoire en jouant sur les vieilles légendes indiennes. Le développement de ce pan du récit est convenu mais bien géré. Les aspects trahison et riposte des tribus sont plus heureux. Le mode de contre-attaque est intéressant et la fin de l'album est une très bonne voie de lancement pour le tome suivant.

Le scénario est mis en images par Simonecci de manière réaliste et très expressive. La qualité générale du dessin est correcte et moderne dans le sens où les mouvements et l'action priment sur la précision et la finesse des environnements intérieurs et extérieurs. Les personnages sont plutôt réussis mais cela a le désavantage de produire des décors trop vides dans de nombreuses cases.

Par ailleurs, je ne suis pas un grand amateur de la colorisation plate et trop monochromatique. J'ai trouvé la dominance verte dans les tons peu amène.

En conclusion, ce début de Furya est assez moyen, de nombreux points sont à améliorer, mais il conserve suffisamment d'attraction et de potentiel. Il promet une bonne suite.