José s'est installé avec ses deux filles et sa nouvelle compagne dans un petit village perdu de la côte sud, près de l'Italie. Il a connu une adolescence mouvementée, traînant avec un voyou nommé Glinka Hosborn. Ce jeune homme sans foi ni loi terrifiait sa bande, qui lui obéissait au doigt et à l'oeil. Le summum de l'horreur est atteint lorsque le groupe a assisté à la mort d'un des leurs, piétiné et dévoré par des cochons. Même après vingt ans, José éprouve encore le besoin de mettre un maximum de distance entre son passé et lui, d'où son exil dans le sud-est.
Lorsque Maria renverse un homme en rentrant chez eux, elle est catégorique. Cet homme, c'est Glinka. Qu'elle a connu, elle aussi. José ne l'a jamais dit à personne mais c'est lui qui est à l'origine de l'accident de voiture qui a tué Glinka. Pourtant il croit Maria : Hosborn est revenu pour se venger.
Le début du roman est alléchant. José sent que Glinka rôde et s'attend à subir sa rancoeur. Cela commence par un chat égorgé devant la porte, puis un autre mutilé, au même endroit. Puis... Puis c'est tout. Pendant deux-cent pages il ne se passe rien d'autre. Le malaise est là, mais plus à cause de la mauvaise conscience de José que parce qu'il se passe réellement quelque chose. A cela s'ajoute sa fille somnambule qui agit comme si elle parlait à un fantôme. Entre l'absence quasi totale d'évènements venant appuyer la présence effective de Glinka dans les parages et la jeune fille très bizarre, on passe du pas assez au trop, ce qui déséquilibre le roman et décrédibilise l'intrigue. L'atmosphère inquiétante est mal maintenue, au lieu d'être tenus en haleine c'est l'ennui qui domine. Le fait que José soit persuadé d'avoir tué Glinka et en même temps persuadé que celui-ci est revenu se venger ne fait pas sens. Quant au final, il est sans aucune surprise, on le devine bien trop tôt. Dommage, l'idée était bonne et l'écriture agréable, mais il y a un réel problème de rythme, et d'intérêt surtout. Aussitôt lu, aussitôt oublié.