Les Chroniques de l'Imaginaire

Grand nu orange - Chaix, Nathalie

Ce petit roman déroutant raconte l'amour du peintre Nicolas de Staël pour Jeanne. Il est déroutant par sa forme : en effet, c'est une succession de tout petits paragraphes d'à peine dix-vingt lignes par page, parfois seulement trois ou quatre lignes.

Malgré cela, les mots sont si savamment choisis qu'on se retrouve vite plongé dans l'histoire d'amour impossible que l'auteur veut nous raconter. Les paysages, les tableaux, les décors sont étonnamment évocateurs malgré cette rareté de mots. Même chose pour les sentiments des personnages qui, en quelques courtes phrases, en quelques mots, sont parfaitement bien décrits.

De temps en temps, Jeanne intervient, et en quelques mots, raconte, à la première personne, son histoire d'amour impossible. On ressent parfaitement la valse des sentiments entre les deux amants, les pas en avant, en arrière, les hésitations, les certitudes, les tourments...

Très vite lu, ce roman est une prouesse car il exprime quantité de choses en très peu de mots. Il transpire l'amour déçu, la peinture de Staël, les paysages du sud de la France.
Une écriture étonnante mais parfaitement maîtrisée et très réussie.